Un nouveau scandale à la une des journaux: des beaujolais déclassés auraient été vendus sous l'appellation Beaujolais...On nous apprend que ces vins avaient été déclassé pour mauvaise qualité mais qu'ils auraient été tout de même commercialisés...
Mais on apprend tout de même de grandes choses dans ces articles. Moi même, j'apprends qu'avant 2007 on pouvait commercialiser nos vins avant d'obtenir l'agrément. Or depuis 2008, ce n'est plus le cas! Tous les vignerons ne doivent pas avoir les mêmes règles. J'ai toujours crus qu'il fallait que mes vins aient l'agrément avant qu'ils puissent être vendus!
Certes, les règles de l'agrément ont changé, changent et changeront encore. Je vous le dis moi: faut suivre!!!

Je ne débattrais pas aujourd'hui sur les règles de l'AOC, les critères d'agrément et des raisons de refus! Souvent nos vins sont refusés 1 fois, 2 fois et au bout de 3 fois, c'est le déclassement en...Vin de Table, en VDGT même ( Vin de Grande Table)! On respecte pourtant les règles de l'AOC de la terre, à la vigne, au cuvage, jusque dans la bouteille...Mais cela ne suffit pas aux yeux des grands décideurs...
Il ne me semble pas pourtant que nos vins feraient du tord à l'appellation s'ils étaient vendu en AOC, comme le Côte de Poquelin, le Côte de la Molière ou le Chardonnay des Molières...Dans la mesure où ne chaptalisons pas, nous avons le grand honneur de rejoindre la grande famille des Vins de Table.
Moi, j'ai toujours été convaincu, qu'au lieu de vouloir baisser les rendements, on a voulu sortir le surplus de vins par le déclassement en décidant que telle exploitation devrait disparaître. De nombreux vignerons ont baissé les bras à cause de cela et on tout abandonné, leur vignes, leur village et leur famille. J'ai très souvent eu l'occasion de gouté des vins refusés à l'agrément, sans jamais leur trouver les défauts responsables du jugement final!
Depuis longtemps, l'AOC n'est plus pour nous un critère pour l'achat d'un vin. Lorsque nous choisissons un vin, nous choisissons un vigneron, une manière de travailler, de vinifier. Nous voulons avoir confiance, et pouvoir nous visualiser toutes ces choses à l'ouverture de la bouteille. Il est impensable d'ouvrir une bouteille anonyme, avec pour seul repère l'appellation d'Origine Contrôlée.

Tout ça pour dire que je n'excuse pas la fraude. Il y a des règles, à nous de les respecter. Mais sous ces lourdeurs administratives bien françaises, il y a des hommes et des femmes qui, bien souvent, ne comprennent plus grand chose à tout cela. Et d'autres plus puissants qui profitent et abusent de la crise et de situations souvent bien dramatiques...Parce que derrière un négociant, une cave coopérative, il y des vignerons et il serait peut être temps de les regarder et de faire en sorte qu'ils puissent vivre de leur travail...Parce que lorsque je vois des bouteilles de Crû du beaujolais vendus à 2 €, je me dis que l'AOC ne sert plus à grand chose...En tout cas pas à respecter les hommes et leur travail!