On m'a sollicité pour faire parti d'un groupe de travail qui discuterait sur l'avenir du beaujolais, des terres abandonnées, des vignerons.
J'ai accepté, parce que cela me semble important.
Nous ne sommes pas très nombreux, c'est volontaire de la part de l'expert , mais tous, amenons notre perception et notre expérience au sein de cette région. Parmi ces gens, il y a un représentant d'une grosse cave coopérative, une conseillère viticole du Comité de Développement, un représentant d'une coopérative forestière, le propriétaire d'un gros domaine et moi! Même si nos avis peuvent diverger quelquefois, nous avons un espoir commun: que cette crise ne soit plus qu'un mauvais souvenir...Pour cela, cependant, il faudra que tout le monde travaille dans le même sens et cela semble assez utopique pour le moment...

Le premier problème aujourd'hui, c'est la gestion de toutes ces terres abandonnées.
Qu'en faire?
Et comment développer l'oenotourisme avec un tel paysage?
Je ne vous cacherai pas que cette réflexion m'agace un peu.
Aujourd'hui, les gens de passage sont vraiment choqués de voir toutes ces friches: "c'est moche".
Serions nous considérés comme des simples paysagistes de la planète?
Certes, c'est important de prendre soin du paysage mais faudrait qu'on pense à manger, nous aussi...ça vous dirait ,vous, d'aller travailler juste pour la forme sans être rémunéré??
J'en doute.
Alors avant de penser que ça fait "moche" dans le paysage, faudrait peut être penser aux agriculteurs qui essaient d'en vivre...et d'essayer de comprendre les raisons qui ont amené les gens à cette situation extrême....
Parce qu'abandonner ses terres, ce n'est pas abandonner son "doudou" (même si on n'y était très attaché quand on était petit...)...C'est très souvent des terres qui ont été transmises depuis plusieurs générations et être responsable de l'arrêt des transmissions, ce n'est pas très facile à vivre...
Et si les médias parlent beaucoup des suicides au sein de certaines entreprises, on parle beaucoup moins de ceux des agriculteurs...

Ce sera ma pensée du soir...avec un peu d'espoir!
Je vous laisse méditer...
Nous avons encore beaucoup de travail au sein du groupe, peut être pour de nombreuses années...