Domaine des Côtes de la Molière

 

mardi 27 avril 2010

Monsanto toujours présent...

Depuis quelques jours je me pose vraiment la question de savoir si les mairies ne possèdent pas des actions chez Monsanto...En effet, partout où je vais, je suis terrifiée de voir les employés communaux, la sulfateuse sur le dos, désherbant trottoirs et murets.
Mais il n'y a même pas d'herbe!!!
Si elle pousse???
Elle aura été résistante la pauvre, parce qu'on ne veut pas d'elle, c'est clair!
Mais nous, pauvres piétons, on marche sur ces trottoirs, on touche ces murets...et on traine du désherbant de partout...
L'autre jour, je regardais un petit garçon, qui marchait depuis peu. Il se rattrappait souvent, les mains au sol sur ce trottoir généreusement désherbé...Les mairies auront-elles leur part de responsabilité des maladies de nos enfants??? Bref, est-on obligé de supporter cela sans rien dire. Pour nous, pour nos enfants, pour l'herbe et cette biodiversité, tant à la mode en ce moment...

On sait aujourd'hui que rien n'est plus dangereux que le glyphosate (à part la bétise humaine...). Je ne fais pas de politique, je déteste les railleries du genre " tiens la revoilà avec son discours, l'autre écolo...". Je ne suis pas écolo, qu'on se le dise ( ni rien d'autre d'ailleurs qu'on se le dise aussi! on peut aussi penser sans arrière pensée politique, juste avec son cerveau...!!), j'essaie juste d'être sensée et là je suis vraiment en colère.
Rien à faire des beaux discours, ils ne m'intéressent plus. Il y a des choses dont on peut se passer, alors faisons le. De plus,si l'herbe est votre ennemi, il existe d'autres moyens aujourd'hui pour désherber...

Et pendant ce temps, je coupais l'herbe dans les vignes, et je voyais, au loin, Michel Guignier qui labourait au cheval... Souvent on nous dit: "ahh vous êtes courageux!". C'est sur, ce matin, il m'en a fallu du courage, parce que je me demandais si nos efforts servaient vraiment à quelque chose...



samedi 24 avril 2010

Big Brothers is watching you aussi!

Il y a quelques jours, me voilà un peu taquinée sur le label bio.
En effet, on me dit que ceux qui refusent le label bio sont des personnes libres de corps et d'esprit, qu'elle ne veulent pas être contraintes de se plier à un cahier des charges imposé par un tiers. Et que l'on n'a pas besoin de cahier des charges pour travailler proprement... Bref, qu'il faut être d'une faiblesse d'esprit rare pour penser de la sorte, comme sous l'emprise d'un gourou bio, de son petit nom Écocert ou Qualité France, qui nous dicterait sa loi...
Je reste scotchée...
Ma faiblesse d'esprit ne m'avait jamais poussé à réfléchir aussi profondément!
Je voudrai alors mettre les points sur les i...Mon gourou me l'a ordonné!
En ce qui nous concerne et pour beaucoup d'entre nous au sein de notre petite secte, nous travaillons librement. Et même mieux, nous ne connaissons même pas vraiment ce cahier des charges bio dont tout le monde nous parle et qui fait si peur! Il y a plein de choses dans ce cahier des charges qui nous sont autorisées et que nous ne pratiquons pas...
Pourquoi? Parce que c'est comme ça!
Nous travaillons comme nous le voulons, dans le respect du sol, de la plante, du vin et de nous même!




Et voilà qu'on ose nous comparer à la célèbre émisson de télé réalité " Big Brother"!! Comme si on éprouvait un certain plaisir, voire une certaine jouissance à être espionné jusque dans notre travail!
Là, je le reconnais, ça va un peu loin! "On" fait preuve de mauvaise foi. ça tombe bien, moi aussi !!
Mais sans vouloir être alarmiste, je me sentais espionnée dans mon travail avant d'être certifiée en bio...simplement par les agents secrets qui visitent nos vignes à la recherche d'une faille pour un refus d'AOC!
Nous vivons les contrôles bio de façon très sereine, sans pression aucune, juste comme un accompagnement...Vous allez me dire c'est la force des sectes, quand ils ont main mise sur vous, vous ne pouvez plus en passer!!!

Bien sur, que beaucoup travaillent proprement sans label. Bien sur qu'il faut expliquer son travail, faire visiter le Domaine, bien sur que le consommateur est capable de faire la part des choses.
Mais comment je fais, moi, si je veux manger une pomme propre, sans produit chimique. Je dois aller visiter le verger où elle a poussé, faire connaissance avec l'agriculteur! OK, c'est faisable...
Et si je veux faire un gâteau, que j'ai besoin de farine bio, d'oeufs etc...dois-je aussi aller visiter les champs de blé, l'élevage de poules pour être sure...Je vous avoue que je risque de manquer de temps...
Ce que je veux dire par là, c'est que le label, bien souvent, évite que le consommateur devienne lui même contrôleur...L'acheteur doit pouvoir avoir la possibilité de consommer propre sans forcément connaître personnellement l'agriculteur...
Et puis surtout, la réaction de ce tiers venait du fait que je râlais contre ceux qui se dise bio mais sans label. Si on est contre le label, alors soyons contre jusqu'au bout et qu'on ne l'utilise pas juste pour faire son commerce! Quand toutes les contraintes ont été évitées... Merci!
Pour finir, tous les vins bio que je connaisse ne sont pas certifiés parce que les vins bio n'existent pas! Ils sont seulement issus de raisins de l'agriculture bio!

Pour conclure: croyez vous que se soit logique que ce soit les agriculteurs bio qui soient contrôlés et qui payent pour cela ???????????????????

mardi 20 avril 2010

Abracadabra...

Pensez vous que la carrière d'un vigneron est comme celle d'un artiste? Un jour au sommet et le lendemain oublié de tous...
Nous ne sommes pas encore au sommet et nous ne le serons surement jamais...Trop en quête de l'idéal et trop soumis aux caprices de Dame Nature qui nous dicte implacablement sa loi, sans se soucier de l'état de notre trésorerie...
Mais j'ai l'occasion de rencontrer de grands vignerons et je me demande toujours comment ils font pour supporter cette pression d'être toujours au sommet. Pas le droit à l'erreur, toujours être au top...Pas facile quand on connait le métier de vigneron...Je suis comme une enfant de devant eux ( je ne citerai pas leur nom, pour ne pas leur mettre un peu plus la pression!), impressionnée par les vins et par tant de maîtrise...
Cette réflexion m'est venue à l'esprit il y a quelques minutes, alors que je me marchais dans les vignes à Romanèches...déjà des petites feuilles apparaissent et les voilà maintenant à la merci de la grêle ou encore du gel...
De quoi sera fait ce nouveau millésime?
Ce sera encore long jusqu'en septembre. Pas je que veuille absolument que le temps défile mais c'est difficile de se savoir impuissant face aux intempéries. Alors les réflexions de genre " oh, heureusement qu'on ne peut rien sur la météo!!" Oui, bien sur, sauf que cette année, si j'avais une baguette magique, je ferais en sorte qu'il n'y ait pas de grêle, juste une fois, pour voir...et promis, je ne m'en servirais que pour ça!!! Et aussi, pour chasser les sangliers des parcelles d'Iris!

samedi 3 avril 2010

Qu'est-ce que le label bio?

Aujourd'hui, tout ce qui n'est pas "conventionnel" doit être expliqué longuement au consommateur...Lorsqu'on travaille en bio, on doit sans cesse expliquer nos façons de faire, dresser une liste des produits que nous utilisons et de ceux que nous n'utilisons pas...Est-ce qu'on utilise des tracteurs et à quel fréquence?...et le cuivre?...etc...etc...Je peux dire que lorsqu'un client particulier ou professionnel vient à la cave, achète une bouteille de vin, il sait à peu près tout d'elle. Chaque parcelle, chaque cuvée, chaque bouteille est suivi de très près. Chaque intervention est notée sur notre cahier de bord au cas où il faille se justifier...
Pourtant, on ne nous a jamais expliqué les productions de produits conventionnels. Et maintenant, on veut TOUT savoir en ce qui concerne le BIO! Et tant mieux!
Il est vrai que l'on est nombreux à penser que ce n'est pas nous, en bio, qui devrions être contrôlé et avoir un label...Le label bio devrait être la norme...Mais là encore, c'est vouloir se battre à corps et coeurs perdus contre de grandes firmes chimiques et des lobbies très pesants sur le monde agricoles...qui sont arrivés à force de persévérance à faire croire que désherbants, insecticides, pesticides et engrais chimiques étaient indissociable d'une agriculture productive et qualitative et surtout rentable...

Aussi, l'autre jour j'ai été très très effrayée alors que j'assistais à une réunion technique Bio en Beaujolais...On nous apprenait que l'enherbement naturel était très mauvais et beaucoup trop concurenciel pour la vigne. Il fallait donc semer des espèces sélectionnées dès le passage en bio...En achetant des graines sélectionnées, d'espèces mêmes exotiques, on ne se pose même plus la question de la biodiversité locale. Chaque terroir, chaque région possède ses espèces propres et on nous propose d'uniformiser nos plantations...
Évidemment, lors d'un passage en bio, après des décennies de désherbant, les espèces qui poussent naturellement ne sont pas celles que l'on espérait. Mais ne reflètent-elles pas de la santé de notre sol??...
Des années plus tard, on se rend compte que la diversité des espèces est magnifique...Voilà un bon test gratuit pour se rendre compte, seul, de la vie qui revient dans nos parcelles...Si on implante des espèces de toutes sortes dès le passage en bio, on fait illusion, certes, mais est-ce le but recherché. Pas en bio, en tout cas...

D'autres part, on nous a proposé des nouveaux produits anti-pourritures...ANTI-POURRITURE!!! Depuis que nous sommes passé en bio, que nos rendements ont fortement baissé, que nos plantes se sont transformées grâce à un sol support de plus en plus complet, jamais, nous n'avons eu de pourriture sur nos raisins! Qu'est-ce qu'on ferait d'un produit antipourriture...Au cas où??? On crois rêver...
On veut essayer de transporter le monde conventionnel et ses problèmes dans le monde bio...Il faudra bien qu'ils se mettent dans la tête que ce sont 2 mondes différents avec des problèmes différents...
J'ai bien senti qu'on cherchait aussi à reporter la rentabilité du conventionnel dans le bio. C'est bien gentil de vouloir augmenter le nombre de vigneron bio mais il faudra qu'on deviennent un peu plus rentable...Parce qu'avec notre enherbement naturel, notre purin d'ortie fabriqué maison ( j'ai également appris que l'on pouvait s'alimenter en purin d'ortie auprès de quelqu'un qui le commercialise maintenant pour nous!), nos vieux tracteurs, et nos rendements ridicules, on n'intéresse ni les fabricants de produits ni les négociants en vin !
J'ai peur aujourd'hui qu'on se dirige vers un monde où il y aura une agriculture bio à 2 vitesses...
Affaire à suivre...