Tu l’trouves gros mon zizi?

Le monde du vin est-il sexiste?
C’est la question que j’ai posée sur un réseau social. Ce sujet m’intéresse. Parce que ma position de femme dans le milieu du vin me pousse à me pencher sur le problème.
Sois belle et tais toi, c’est pas trop mon truc.
Alors quand on est une femme et qu’on l’ouvre un peu trop, on est la chieuse de service, dotée d’un sacré tempérament.

Peut-être faut-il définir ce qu’est le sexisme avant de répondre à cette question:

La justification historique la plus courante du sexisme, justifiant entre autres la domination des hommes, s’appuie sur l’argument selon lequel « les hommes sont naturellement supérieurs aux femmes », non seulement en force physique, mais aussi en intelligence, en culture, dans les sciences, les arts, la politique, etc. On parle alors d’essentialisme: la domination masculine s’expliquerait par une supériorité essentielle (ou naturelle) des hommes sur le « beau sexe », admiré mais relégué aux tâches subalternes et sans grand intérêt (bavardages et commérages).

A cette question, on m’a d’abord répondu que le MONDE est sexiste. La plupart des femmes le ressentent dans n’importe quel milieu professionnel et ailleurs. J’ai eu droit à un hashtag assez drôle #unzizinefaitpasdeuxdesheros (qui n’a d’ailleurs été liké uniquement par des femmes !!)
Mais je vais me concentrer sur le monde du vin, celui que je connais.

Evidemment on a des réponses différentes qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes. Quand on est un homme, on ne peut pas se rendre compte de ce que vit une femme (et vice versa). Alors le sexisme c’est un peu comme le dahu: on en a entendu parler mais on l’a jamais vu (pas de ça chez nous)

Du côté des femmes, on pense majoritairement que, oui, le monde du vin est sexiste. Ou que c’est mieux qu’avant, si l’on doit se contenter de ça. Pourtant, elles s’offusquent que « de nombreux sommeliers proposent encore systématiquement la carte des vins aux hommes. Que dans certain domaine on offre encore une bouteille de vins aux hommes et un livre de cuisine aux femmes. Que la femme vigneronne soit encore bien souvent la femme du vigneron qui aide son mari vigneron à la vigne, au bureau etc… le commis quoi!

Et des femmes vigneronnes de se confier qu’elles ont eu à montrer leurs mains à quelques clients pour prouver qu’elles allaient bien à la vigne…
(Perso, j’avoue je ne vais plus à la vigne depuis quelques temps, régulièrement en tout cas, car de toutes façons, même quand j’y passais mes journées, on ne me croyais pas et j’avais des réflexions du genre « tu vas prendre l’air ou « tu vas te faire bronzer »… Donc j’ai préféré me consacrer à la redécoration de mon intérieur, au fleurissement de mes plates bandes, à la couture et au tricot)

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Dans le monde vigneron, le sexisme est très présent. C’est traditionnellement un monde d’hommes et on ne change pas une tradition, française de surcroît, comme ça. Et sous prétexte de tradition, on se permet des choses sans même sans rendre compte. « En plus le vin, ça rend saoul et les hommes saouls, ça peut être sacrément cons parfois! » « et les gars se permettent des réflexions qu’ils ne feraient pas à jeun » (confession masculine)

Etre une femme dans le monde du vin, ça veut dire toujours être maîtresse de son attitude.
T’en dit trop ou pas assez.
T’en fait trop ou pas assez.
Il ne doit pas y avoir de sous entendu possible.
Mais c’est impossible.
On est des êtres humaines, merde!
L’imaginaire des uns et des autres est impossible à maîtriser. Et puis dans sexisme, y a sexe, et quand le sexe s’en mêle, ça s’emmêle.

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« Il y a 30 ans, c’était difficile de rejoindre les comités de dégustation, d’affronter les vignerons, les négociants et même certains clients. » (…) »Aujourd’hui ce problème n’est plus. mais attention on ne vous fera pas de cadeaux ». On doit s’intégrer en tant que femme, faire ses preuves, montrer ses compétences. Etre jolie. Tout cela on ne le demande pas à un homme. Pas d’emblée…

« Parlons un peu des Trophées de la revue des vins de France.  Pardon, les Trophées des HOMMES du vin de la RVF« . Sandrine Goeyvaerts résume assez bien l’ambiance sur son blog...

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En ce qui concerne les avis masculins, c’est plus mitigé:
-Certains pensent que (malheureusement) oui, le monde du vin est sexiste et s’en désolent.
-Certains disent un grand NON, surement parce qu’ils sont très optimistes et qu’ils sont une confiance aveugle en l’être humain.
-D’autres hurlent que non car ils ne s’en rendent même pas compte et qu’ils le sont eux même… (sexiste)…!
-quelques uns se demandent encore surement pourquoi j’ai posé cette question!

Le sexisme, ce n’est pas une maladie. Ce n’est pas contagieux et ça se guérit bien, même si ça peut être long et que la rechute est fréquente.

C’est encore un sujet tabou. Surtout dans le milieu du vin qui est dominé par les hommes et  si tu veux continuer à bosser en tant que femme au milieu des hommes.
J’essaie de l’aborder avec humour. hahahahaha #jememarre
Je n’ai jamais ressenti un quelconque sexisme de la part de mes clients. Ils ne sont pas sexistes, j’en suis sure, je l’aurais remarqué! 

Après avoir fait des études littéraires où c’est le refuge des filles, il a fallu que je m’habitue à ne travailler qu’avec des hommes. Que je prouve que j’étais capable. Même si je n’étais pas certaine de l’être en fait!

Messieurs, quoi qu’il en soit, on ne pourrait pas se passer de vous (pour la vaisselle, le repassage, vos avis sur le sexisme… etc)
Soyez rassuré!

Pour conclure, un jeune vigneron me disait « Si j’ai une fille, je lui dirais de faire comme la veuve Clicquot et de taper dans les couilles du monde du vin » …!

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Petit hommage à Charlie Hebdo aujourd’hui 7 janvier, et plus particulièrement à Wolinski… sexiste? provocateur? ou les 2…? va savoir…

 

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