Vendredi 13

Je ne sais pas si vous c’est pareil, mais moi, je me sens complètement vide.
A tel point que je ne sais même pas comment transcrire mon sentiment.
Ce n’est pas utile de le transcrire, me direz vous.
Mais j’en ai envie. Ce sera sans doute confus, plein de non sens, et de conneries. Mais on n’est plus à ça prêt.

On nous dit qu’on est en guerre.
Contre qui?
Contre toi derrière moi, qui te cache et qui te montrera un jour, on ne sait pas quand, on ne sait pas où? Quand je m’y attends le moins?

On nous dit qu’on est raciste.
Contre qui? les noirs et les arabes?
Qui est raciste aujourd’hui?

On nous dit de ne pas nous mettre en colère.
On nous dit de ne pas faire d’amalgame.
On nous dit de rire, de manger, de boire, d’écouter de la musique.
(Nous sommes des proies bien faciles…)

On nous dit beaucoup de choses.

Par peur d’être indécents, de ne pas être correct politiquement, on choisit d’être digne.
Oui, malgré tout ce que je lis, je trouve que la grande majorité des français est très digne.
On pleure en silence.
Les gens s’engueulent entre eux. Accusant les uns de réagir comme  des fachos, les autres comme des vieux réac de gauche.
Sous couvert de la tolérance, on devient quelque peu ridicule face à des gamins armés jusqu’aux dents.

Malgré tout ce qu’on dit, la France n’est pas un pays raciste.
Mes arrières grands parents étaient des immigrés italiens. Ils habitaient un quartier d’italiens à Villeurbanne. Notre famille est noire, blanche, métisse, blonde et brune, comme beaucoup de familles françaises.
Mes grands parents nous ont appris la tolérance. Si t’étais pas tolérant, « ça chiait des bulles ».
« Mais je vous jure, Papi et Mamie, c’est vachement dur aujourd’hui.
J’ai envie de dire des horreurs. J’ai envie de pleurer. De crier et de hurler. De dire à ces p’tits cons que la vie n’est facile pour personne. Qu’ils pourraient tous nous tuer que ça ne changerait rien à leur vie. Qu’on a la vie qu’on mérite et qu’on se construit. Qu’il n’y a rien de plus précieux que la vie. »
Je suis bien heureuse que mes grands parents ne soient plus là aujourd’hui pour voir tout ça. Ils seraient effondrés. Mon grand père en serait mort de tristesse je crois.

Alors j’avoue, aujourd’hui j’ai peur, même si c’est indécent.
Je suis très triste, même s’il  faut continuer à rire.
Je suis en colère parce qu’on est impuissant.
Et que ça va recommencer. Demain, dans un mois, dans un an…peut être.

Il n’y a qu’une chose qui pourrait nous sauver tous, eux et nous, c’est juste l’éducation. Savoir lire, écrire, parler, comprendre, écouter, partager.
Alors d’autres, plus malins savent profiter de ça. De l’ignorance.
Aujourd’hui on se rend compte que les ignorants sont dangereux.
Parce qu’ils n’ont rien à perdre. Parce qu’on  fait croire à ces délinquants qu’ils deviendront enfin importants.

C’est le propre de l’homme ignorant de rabaisser l’autre pour se sentir puissant.
Avec des armes, c’est un jeu d’enfant.

Je veux continuer à croire en l’homme.
Je veux être humaniste, juste cela: « L’individu, correctement instruit, reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté, de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité sont, de ce fait, indissociables de la théorie humaniste classique. »
Et ça me convient bien mieux que toutes ces idéologies politiques.
Désolé Papi et Mamie (vous qui étiez des militants comme il n’y en a plus), mais la politique, je n’ai jamais pu adhérer et c’est pas aujourd’hui que ça va commencer… Parce que là, ils nous ont démontré que ça ne sert à rien.
vendredi 13 calendrier

 

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