Il est bio ton cancer?

Nous sommes en 2018, le 22 octobre: une étude vient de démontrer que manger Bio réduirait les risques de cancer.

Je parle au conditionnel, pour ceux qui comprendrait la nuance subtil de ce mode pour exprimer un souhait, une hypothèse ou, comme son nom l’indique, un fait ou une action soumis à une condition.

Tiens d’ailleurs, pendant que j’y suis, on ne dit pas: « si j’aurais su, j’aurais mangé bio plus tôt. »
On dit: « si j’avais su, j’aurais mangé bio plus tôt.  »

Oui bon bref, même si ça ne change rien au problème, ça fait moins mal aux oreilles.

Avant que l’étude ne sorte, j’avoue, je m’en doutais un peu.
Pas que je veuille faire la maline… Ni que je veuille faire croire que  j’avais fait ma p’tite étude toute seule dans mon coin ou que j’aie un QI plus élevé que la moyenne.
Mais quand même…
Les pesticides ont des têtes de mort sur leurs emballages… Personnellement, ça met un frein à ma consommation d’aliments cultivés selon ce mode que l’on dit « conventionnel ».
On me dira que j’ai la trouille d’un rien. Que tout cela est soumis à des contrôles très stricts… Que les enfants qui sont nés sans bras, c’est juste la faute à pas d’chance…
Peut être. mais apparemment ma trouille serait justifiée par cette étude.

Pourtant selon cette étude toujours, il n’y aurait pas que le manger bio qui influerait sur la bonne santé de ces personnes (d’où mon conditionnel plus haut) . En effet, celles-ci tricheraient un peu. En plus de  manger bio, souvent, ces personnes feraient de l’activité physique, mangeraient équilibré, fumeraient peu ou pas, seraient moins en surpoids et auraient plus de diplômes…

Est-ce qu’on pourrait avoir des cobayes un peu plus funky? Qui bouffent des chips bio achetées à Leclerc devant Hanouna, qui baisent sans capote en écoutant Fun Radio, accroc au Sport-Elec, à découvert à la banque ? Avec une prise de risque minimum? (Désolée, j’ai un peu dépassé les bornes de la bienséance verbale, interdisons donc ce texte au moins de 16 ans si vous le voulez bien)

L’autre jour, un super diplômé m’a offert un jus de pomme Reflet de France. J’étais un peu déçue. C’est pas bio Reflet de France, si ? 
Ce n’est pas la généralité, une exception sûrement. N’y pensons plus.

Pour être sérieuse, évidemment que manger Bio réduit les risques de cancer. Parce que déjà, ça encourage l’agriculteur bio à produire propre et à ne pas empoisonner son environnement proche… Donc vous, nous, tout le monde.
Parce qu’aussi, peut être, ça encourage la ménagère de  46 ans et le ménager de 62 à cuisiner un peu. Les produits bio sont effectivement plus cher, alors t’achètes pas de plats préparés, tu réduis ta consommation de viande, tu n’achètes plus de soda, ni de Nutella et tu te mets à faire la popotte.
Tu achètes des fruits et légumes de saison, parce que c’est moins cher et puis que c’est pas tellement indispensable de manger une salade de tomates au mois de décembre.

Je sais, c’est un peu difficile (…) de penser qu’il va falloir changer ses habitudes de consommation. Mais on ne nous demande pas de nous priver de manger, juste de réfléchir à ce que l’on va manger. Et doucement nos mauvaises habitudes se transforment en bonnes et on n’y prête même plus attention.
Et dans mon monde idéal, puisque tout le monde consommerait bio, Monsanto ferait faillite et deviendrait un hypster tatoué, barbu, végan qui boirait des vins natures qui sentent le cul de poules qui gambadent dans les champs.

Vis ma vie de consommatrice bio:
J’ai pris « l’habitude » d’acheter du pain bio. Et l’autre jour, plus de pain bio, alors je m’arrête à la boulangerie et j’achète une baguette. Elle n’avait aucun goût. Pas mauvais ni bon goût. Aucun goût.
ça ne sert à rien de  manger des trucs qui n’ont pas de goût, si?

Evidemment, manger bio ne nous empêchera pas de choper notre cancer. Parce que tellement d’autres choses nous contaminent. L’eau du robinet tout simplement…qui contient du calcaire, des résidus d’hormones et de médicaments, des nitrates, des pesticides, de l’aluminium, du plomb ou du chlore… tout ce qu’on consomme et qu’on rejette finalement…

On est toujours quelque peu fataliste. En se disant que ce n’est pas nous, petits êtres humains de passage, qui changeront quelques chose dans l’immensité de l’univers.
Certes. Mais c’est quand même chacun de nous , petits êtres humains de passage, qui avons fait de la terre ce qu’elle est aujourd’hui (la banquise qui fond, le changement climatique etc etc)
Quand on y pense, on a été très efficace…

Maintenant que c’est bien tout pourri, on dit qu’on ne peut rien y faire…
Flaubert dirait que « c’est la faute de la fatalité »…

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