Le ciel, le soleil et la mer

La mer est agitée ce matin.
C’est ma faute, j’ai fait des vagues.
Des petites vagues.
Dans mon dernier billet.
Il ne faut pas non plus m’accorder l’importance que je n’ai pas.

Je ne remets pas en cause le travail des personnes de L’inter Beaujolais que je ne connais pas.
Je remets en cause le fonctionnement et les incohérences.

Je ne me gargarise pas de me voir mes vins refusés tous les ans à la dégustation.
Je suis vexée un peu plus chaque fois. Parce que j’ai l’impression de ne pas progresser. De m’enliser. Qu’on ne me comprend pas.
J’accepte volontiers un commentaire de dégustation s’il est juste.
Mais je suis en colère s’il est abusif.
Même s’il n’empêche pas mes vins de circuler.
Parce qu’on l’a taxé d’un défaut qu’il n’a pas.

J’étais étonnée, vraiment, qu’on me contacte pour le petit film. Je n’ai pas compris.
Alors on me  dit « tu devrais être fière ».
(Je ne suis fière que de mes enfants)
Je ne voulais pas le faire. Parce que mon amour propre et ma fierté disaient « qu’ils aillent se faire voir ».
Mais David Large (l’autre vigneron du film) m’a convaincu, alors je l’ai fait pour lui. Pour rien et personne d’autre. Et surtout pas pour faire ma promotion personnelle.

Je suis impulsive. Je parle et j’écris beaucoup. J’énerve.
Je suis un électron libre. Difficile à canaliser et à maîtriser.
L’inter Beaujolais l’aura compris à ses dépends. Mais je doute qu’ils  ne fussent pas déjà au courant de mon tempérament…
S’ils m’en veulent aujourd’hui, ce ne sont pas les seuls.
Je voudrais que tout le monde m’aime mais je ne fais pas ce qu’il faut pour ça.
Soyez pas vache. Vous m’aimez quand même un peu, non?

Je ne mélange pas tout. C’est le système qui mélange tout.

Ce n’est pas l’Inter Beaujolais qui donne les agréments. Evidemment.
Mais si je parle de la non conformité de mes vins, c’est parce que je ne comprends pas pourquoi on veut mettre en avant un vigneron qui a des vins non conformes à l’appellation pour remonter l’image du beaujolais?
Et que si cette conformité ou non n’a pas tant d’importance que ça… pourquoi existe-t-elle?

C’est sur qu’aujourd’hui, vaut mieux être, comme nous, parmi la minorité qui perturbe que parmi la majorité qui souffre.
Parce qu’en Beaujolais, la majorité souffre.
Les vins « naturels », c’est vrai, c’est un concept vivant, une manière de le  dire et de le vivre.
Dire qu’on n’est pas d’accord. Avec nos vins.

Je défends le Beaujolais, tout le Beaujolais, tous les jours, avec passion et conviction.

Je m’autorise encore à dire ce que je pense. Avec maladresse. Sans ménagement, parce qu’on ne me ménage pas moi même.
Parce que je suis vivante. Parce que je pense.
Je l’écris. Parce que j’ai appris à le faire. Et que c’est, pour moi, la seule façon pour qu’on m’écoute.

On ne sera pas toujours, et même souvent, d’accord avec moi.
Ce n’est pas grave.
On dira que ça fait avancer le débat.
Mon débat.

Même nous avons le même combat: défendre le Beaujolais, ses vins, ses hommes et ses femmes.

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3 Commentaires

  1. Je l’ai lu et relu ce billet « Le patron vous remercie bien ».
    Ce coup de gueule était salutaire et surtout parfaitement justifié.
    Il s’agit bien du culot et de l’hypocrisie poussés à leur paroxysme dont les auteurs ne sont autre que vos pairs.
    Sidérant ! 🙁
    Mais perso, j’ai envie de paraphraser un bouillant viticulteur compatriote du Mâconnais.
    « Tous ces gugusses à la con là, ils n’ont pas eu une seule fois dans leur vie le bonheur de faire cela (NDLR : vos merveilleux vins), ils ne savent même pas ce que c’est.
    Après cela, je peux vous dire une chose : personne ne va se rappeler de leur nom, mais vous vous appelez Isabelle et Bruno Perraud !
    Voilà, santé !  » 😉

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