Domaine des Côtes de la Molière

 

vendredi 30 juillet 2010

Vendredi du Vin 28: l'oenotourisme



Le thème du mois nous a été proposé par Patrick Böttcher, avec ces mots: "l'oenotourisme, "un sujet bâteau" vu qu'il sera vachement de circonstance en ce dernier vendredi de juillet où nombreux d'entre vous se croiseront sur les routes, forcément viniques pour la plupart"...

Alors, moi, je suis bien embêtée parce qu'on ne fait jamais d'oenotourisme!!
Quand on part en vacances... 2 semaines par an, et qu'on quitte notre veste de vigneron pour celle de touriste...On veut faire le vide et on ne parle pas de vigne, de vin et tout le tralala!!!
Enfin...On essaie...Juste pour que les enfants profitent de nous en entier!
Alors, du coup, on ne part pas dans des zones viticoles...et puis on adore la haute montagne et là...on est sur de ne pas trouver de vignes!!!
Parce que nous, vignerons, si on a l'air d'être en vacances toute l'année dans nos vignes, on accumule beaucoup de stress et souvent un gros raz le bol! Par exemple, en ce moment, après la grêle et les grosses chutes d'eau, il faut gérer le mildiou et l'herbe qui pousse...On est fatigué et on envierait presque les profs qui sont en vacances!!

Bref,pour nos dernières vacances, on a eu la chance d'être près d'une ferme bio où on allait chercher le lait, le beurre et les fromages...Pas tellement oeno comme tourisme mais alors, qu'est-ce que c'était bon!!
Je me suis un peu défilée, tout ça pour vous avouer que l'on n'a même pas eu le temps d'ouvrir une bouteille.
J'en ouvre beaucoup en ce moment, mais du Côte de la Molière... pour les touristes de passage!!!

Le blog de Jacques Berthomeau et le concours de l'été...

Pleins de jolies bouteilles à gagner...Alors on y va, on fonce, on répond à toutes les questions et on a sa chance!!



samedi 24 juillet 2010

Une expertise grêle qui nous fait tourner la tête...

Mon coup de gueule du jour, ce sera suite à l'expertise de nos vignes après l'orage de grêle du 10 juillet.

On est assuré depuis qu'on s'est installé: on avait de trop lourds investissements et on pensait que c'était indispensable afin d'assurer surtout...nos arrières!
Alors depuis plus de 20 ans, on essaie de faire en sorte de trouver le meilleur compromis: assuré sur une base de 30 hectolitres à l'hectares avec des capitaux variables, selon que ce sont des vignes en appellations beaujolais, beaujolais villages ou moulin à vent...Bref...un vrai casse tête...
Mais, le vrai problème de l'histoire ce sont nos vignes en bio. Un expert vigneron conventionnel ne peut arriver à comprendre que nous puissions avoir des rendements si bas...Loin d'être choqué lorsqu'il expertise des vignes à très hauts rendements, il l'est des faibles rendements...
On ne lui demande pourtant pas de compléter le manque de raisin, juste de donner un chiffre qui corresponde aux dégâts produits par la grêle...
Il a pourtant exigé de faire une baisse de rendement, sur le contrat, sur quelques vieilles vignes moins productives, où la fleur était mal passée...J'aimerai savoir si les vignerons conventionnels qui assure 50 hecto/hectares et qui ont des vieilles vignes...ces fameuses vieilles vignes... qui produisent 40 h/h subissent aussi des baisses de rendements...Je ne le saurai jamais...c'est secret...et puis nous, pauvres bio, pauvres cons (bio-con...ça me rappelle quelque chose!), on ne peut avoir des discussions de vins ou de vignes qu'avec des gens de notre bord...parce qu'on n'y comprend rien, plus rien et il faut dire que ce n'est pas facile à suivre!
Bref, notre GROS défaut c'est de ne produire que trop peu de raisins...ce qui fait de nous la risée de nos collègues (qui ne le sont plus, d'ailleurs...)...Du coup, on croyait être pas trop mal assuré, et on finit par l'être très mal dans la mesure où on se permet de retoucher notre contrat comme ça les arrange même si ça nous dérange...Soit disant, qu'ils ont eu des directives sur les rendements trop bas...C'est bien connu, en beaujolais, les rendements sont trop trop bas, et les vignerons arnaquent les assureurs depuis trop longtemps, il fallait que ça cesse!!!!!!
À vouloir assurer nos arrières, on en est resté sur le cul...

lundi 19 juillet 2010

Je soufre, tu soufres, nous soufrons...

Les vins sans soufre...ils auront fait coulé beaucoup d'encre...les mauvais comme les bons! Surtout depuis que la mention "contient des sulfites" est obligatoire sur les étiquettes dont les vins contiennent plus de 10mg de SO2 Total...Comme si c'était quelque chose de nouveau!!! Mais la mention n'est pas apparue en même temps que les sulfites dans les vins...Là encore se pose le problème de la composition réelle des vins...Pour ou contre la liste des ingrédients sur l'étiquette??
et 100% raisin, ça vous tente??
Bref, ce n'est pas encore demain que l'on arrêtera de parler du soufre dans le vin!!! et des vins sans soufre!!!
Super! parce que, nous, on n'a pas envie de s'arrêter là! Maintenant qu'on est parti, pourquoi s'arrêter en si bon chemin!

Et ce qu'on ne peut pas nier, c'est qu'aujourd'hui, les vins sans soufre arrivent sur les tables étoilées. Qu'on le veuille ou non, qu'on les aime ou pas, ils sont bel et bien là, s'affirment, se font connaître et ceci grâce à des vignerons talentueux qui ont travaillé avant nous...
Merci Monsieur Overnoy de votre beau travail, honnête et droit...qui nous permet aujourd'hui d'oser et d'oser encore...-

et lui d'ajouter: "le sans soufre, c'est ce qu'on peut se permettre quand les vignes labourées depuis des décennies, ont des racines profondes qui donnent cette minéralité et cette acidité naturelle protectrice du vin que les engrais chimiques font chuter, quand la récolte est saine, propre et triée, quand les levures bien vivantes, dégagent le soufre naturel dont le raisin a besoin..."
On ne décide pas de faire du sans soufre, c'est le raisin qui décide qu'il n'en a plus besoin...Mais encore faut-il entendre le raisin quand il nous le dit!

Bref, le sans soufre, pour le vigneron comme pour le consommateur, "ce n'est pas un commencement, c'est un aboutissement"...

Source: Marianne spécial vins 2010

dimanche 18 juillet 2010

le 10 juillet 2010...

Elle est venue et elle a vaincu...
Le problème, c'est que c'est toujours elle qui gagne, parce que nous on est impuissants face à elle...On nous l'annonce pourtant, on sait qu'elle viendra et on est là, comme des imbéciles à l'attendre sans rien faire qu'à se ronger les sangs...Et dans notre for intérieur, on espère qu'elle passera à côté...que le nuage éclatera dans les bois, au dessus du village...
Mais on dirait qu'elle le fait exprès et le nuage éclate juste sur les vignes...

Bien évidemment, vous l'avez compris, je vous parle de la grêle, cette maudite grêle qui nous cause bien des soucis depuis plusieurs années...Certains vous diront que ce n'est pas trop grave cette fois ci...Mais pour nous, je le crie haut et fort, c'est toujours très grave. Lorsque l'on fait 30 hectolitres à l'hectare, chaque grappe, chaque grume a son importance et chaque perte est irremplaçable...C'est le rendement qui baisse encore et toujours...
C'était le premier orage violent de la saison, c'était le 10 juillet et on espère vraiment que ce sera le dernier...