Sur la réserve

Je voudrais aujourd’hui vous ramener au vrai sens des choses.
Pas la bagatelle.
Mais le vrai, le beau, l’unique, ce qui a du sens, de la valeur.
Et capter votre attention. #jesensbienquetuméchappes

Alors que le pays est en grève.
Sauf nous. Enfin… pas encore.
Et que l’on en arrive à psychoter sur « est ce que je vais arriver à acheter de l’essence pour ma voiture? »
J’ m’en fiche si c’est cher. J’en veux, j’te dis. Il m’en faut.
Un peu comme la cuvée d’un grand vigneron dont on ne pourrait plus se passer.

Alors on s’échange les bonnes adresses.
La bonne, la vraie, la plus sérieuse des stations essences. Celle qui ne te lâche pas, même dans les moments les plus difficiles.
« Va à carrefour, y en a encore là bas. »
On est là. dans la file d’attente. le moteur qui tourne.
On observe, on s’observe.
Devant nous, juste là, une inconnue introduit sa carte. Décroche la pompe. Elle se sert. C’est beau. Elle rempli 3 bidons dans son coffre. On ne sait jamais. On l’envie. Quelle prévoyance.
Voilà notre tour qui arrive.
Avant de partir, elle vient à notre fenêtre: « Introduisez votre carte plusieurs fois. ça ne marche pas du premier coup. »
Je sens l’angoisse qui monte. Les gouttes de sueur qui coulent sur mon front. J’ai les mains moites, les pieds poitent, la gorge sèche, je frôle le malaise.
J’introduis ma carte.
Mince…
Elle avait raison.
ça ne marche pas.
Je tente une seconde fois, une troisième.
ça marche enfin.
Je souris. Bêtement. Niaisement.
Je suis très fière de pouvoir remplir mon réservoir.
A ras bord.
Même si c’est cher.
J’men fout. J’en ai, c’est l’essentiel.

Bref.
Hier, j’ai eu un orgasme en faisant un plein d’essence.
Et ça… ça n’a pas de prix.