
Les vendanges c’est pas un truc qui arrive comme ça. On les prépare pendant 1 an.
Et quand le moment est presque là, on s’impatiente, on trépigne, on s’agite, on prépare, on s’active. Bref, on a un peu le stress qui se mélange à plein de choses qu’on ne sait même pas décrire. On a hâte en même temps qu’on n’a pas envie!
Quand j’étais gamine, je détestais les vendanges.
Mon papa est bijoutier joaillier: rien à voir!
Ma maman tenait le bistrot du village. Mais aussi la Régie (elle faisait les papiers de circulation du vin pour les vignerons quand ils vendaient leur vin en vrac), elle vendait les cigarettes, le gaz, les journaux, les cartes postales, les bonbons… Et quand les vendanges approchaient, c’était plein de gens bizarres qui arrivaient dans le village, qui faisaient beaucoup de bruit et qui envahissaient le bistrot… ma maison quoi! J’avais très peur parce qu’une année, quelques gens très bizarres avaient tout saccagé dans le bistrot (profitant de l’absence exceptionnelle de mon père ce soir là). Bref, depuis ce jour, ils me faisaient tous très peur! et le vendangeur était devenu pour moi une espèce à éviter quoi qu’il arrive! surtout s’il avait abusé de l’alcool, ce qui était souvent le cas quand il passait un peu trop de temps dans le bistrot de ma mère…