
Téo aurait du avoir 10 ans aujourd’hui.
C’est important 10 ans.
Il a pu les fêter en début d’année avec les conscrits de son âge.
Téo a décidé de rejoindre le paradis des anges vendredi 19 juin au matin…
Une année à lutter contre cette putain de maladie qui ne l’aura pas laisser tranquille. Mais il a su profiter de chaque instant comme s’il savait qu’il fallait qu’il profite intensément. Comme s’il savait des choses que nous, on ne savait pas.
Evidemment, on est très triste. Parce qu’il n’est plus là et qu’il va nous manquer. Parce qu’on aurait aimer le voir grandir. Parce qu’on aurait aimer le voir guérir.
J’ai reçu beaucoup de messages de soutien et Pierre (il se reconnaîtra) m’a dit ceci: « Quand un enfant part jeune il est dit qu’il a, ici ou dans une autre vie, déjà accomplit ce qu’il lui restait à faire. Il est libéré de sa condition, il est bien mieux là ou il est. Alors on dit que nous, ceux qui restons, nous devons le pleurer mais qu’après un certains temps il ne faut plus le retenir et qu’il faut le laisser partir. » Et ça m’a apaisé. J’ai voulu le croire.
La langue française possède un nombre infini de mot pour notre vie de tous les jours. Pour nos joies, nos peines, nos chagrins d’amour, nos enthousiasmes, nos folies, notre admiration, notre soumission, notre colère, nos incompréhensions, nos compréhensions, nos bonheurs, nos espoirs. On en invente même quelquefois pour exprimer l’inexprimable quand les joies sont trop belles ou quand les peines sont trop moches.
Mais quand il n’y a plus de mot…
Quand le silence, les cris et les larmes remplacent tous ces mots inutiles qui n’ont même plus de sens et qui ne sont même plus assez forts pour exprimer ce que l’on ressent.
On nous dit souvent qu’il ne faut pas penser que l’avenir sera triste parce que ça rend l’avenir triste.
On nous dit souvent qu’il ne faut pas penser à la mort, parce que ça la ferait venir.
On nous dit souvent plein de conneries. Qu’on écoute dans l’espoir que ce soit vrai et que la vie soit plus forte que tout ça.
Je vous ai souvent parlé de Téo ici. Parce que c’est le fils de ma meilleure amie et parce que Téo, c’est un petit garçon, d’à peine 10 ans, super attachant.
Depuis plus d’un an, il se bat contre cette terrible maladie qu’est le cancer. Dans son genou, dans ses poumons puis dans son épaule. Il a subi courageusement de lourdes opérations, résisté à de lourds traitements. Qui n’auront servi à rien. Parce qu’il n’y a plus rien à faire. Les tumeurs ont envahis à nouveau ses poumons (qui avaient été opérés il y a quelques semaines). Elles l’empêchent maintenant de respirer…
Me voilà Présidente des Vendredi du vin pour ce mois d’Avril! Et ce n’est pas un poisson! Voici donc ma mission:
Téo, notre Mascotte, a un pouvoir surnaturel: celui de rassembler le monde (presque) entier autour de lui! et plus particulièrement le monde du vin! C’est sûrement parce qu’il est à l’origine d’une cuvée de beaujolais nouveau ! Tout le monde a fait la connaissance de Téo à ce moment là. Et je ne me doutais pas qu’un tel enthousiasme, que tant de générosité et tant de compassion était possible! Lui non plus d’ailleurs! Mais ne nous le cachons pas: ça fait vachement plaisir! Hein Téo?
Nous voilà déjà à la fin du mois. C’est le fameux Vendredi du Vin. Et le thème de ce mois était écrit pour moi, ou du moins pour me faire écrire: Un vin qui désaltère.
Et le vin qui désaltère c’est un peu notre cheval de bataille (même si on fait pas la bataille avec notre cheval) ici, au Domaine. Parce qu’on aime ça, parce qu’on ne sait pas trop faire autre chose (les choses qu’on aime je veux dire).
Alors ce matin, je prends ma plume, ou plutôt je me place devant mon ordi et je décide de parler d’un vin qui désaltère et qui a tout son sens aujourd’hui, encore plus que jamais: Du Nouvo pour Téo…
S’il vous en reste une bouteille, c’est le moment de l’ouvrir.
Prenez le temps de prendre des nouvelles de Téo… sur le blog de sa maman.
Un an, c’est bien vite passé.
C’est long quand on est dans la douleur et dans l’inconnu…
Et c’est bien court car ça ne suffit pas pour guérir…
J’ai déjà évoqué pudiquement ce sujet dans un de mes billets. Parce qu’il y a un an, Téo était encore un petit garçon comme les autres et qu’aujourd’hui, bien des choses ont changé.
Quand j’y pense, je n’arrive pas à y croire… Et pourtant…
Alors que moi, je vous avais livré le sentiment d’une amie, Isabelle nous livre son sentiment de maman.
Il n’y a rien de pire pour une maman. Il n’y a rien de pire pour un enfant. Il n’y a rien de pire qu’on imagine pour son amie.
Vous êtes nombreux à me demander des nouvelles de Téo suite à votre engagement dans la cuvée et c’est bien normal.
Nous avons appris, il y a quelques semaines, qu’un nouvel ostéosarcome s’était formé sur une côte, en plus des métastases dans les poumons… Les chimio continuent.
Depuis 10 jours, Téo a été admis dans un centre de rééducation pour son genou. Depuis son opération au mois d’août et la mise en place de la prothèse, il ne peut toujours pas marcher.
C’est très difficile pour lui et sa maman qui vivent de façon fusionnelle depuis le début de la maladie, c’est à dire de nombreux mois. Ils sont maintenant séparés. Les visites ne sont autorisées que de 17 à 20 heures. Il ne rentre que le week-end à la maison. Il est un peu perdu. Il n’a pas internet dans sa chambre. Pour surfer c’est 15 euros la semaine. Il n’a pas la télé non plus. Pour regarder quelques dessins animés, c’est 70 euros la semaine… Tout se monnaie… Y a a pas de p’tit profit ma p’tite dame…