Domaine des Côtes de la Molière

 

dimanche 29 août 2010

Le Contrôle des ODG...On adore...

Je viens de lire le dernier billet de Lilian Bauchet et je veux, plus qu'un lien, reproduire ici son texte, parce qu'il m'a touché, ennervé, et bien plus que ça encore. Parce que ce n'est pas vrai...les mentalités ne changent pas...parce que ce n'est pas vrai, la vie du vigneron bio, n'est pas la vie d'un baba cool soixante-huitare qui vit dans un monde idyllique bercé par Bob Marley et groggy par ses pétards...parce que ce n'est pas vrai que l'on est aidé financièrement et moralement...La vérité c'est qu'on se fout de nous, qu'on nous prend pour des imbéciles qu'on n'est pas...et qu'on fait tout pour qu'on jette l'éponge...Les AOC n'ont rien à faire de la culture bio et que y en a marre des réflexions du genre " tes piquets...t'auraient pas du les mettre au pieds de tes ceps mais autour de ta vigne".........ça doit être drôle, mais ça, c'est de l'humour Monsento et lui, ça fait longtemps qu'ils ne nous fait plus marrer à la maison!

Voici son texte, tel quel:
"Jeudi, mes vignes ont été contrôlées par le CIBAS. Le CIBAS est un organisme indépendant, agréé par l'INAO et mandaté par les ODG du Beaujolais pour contrôler l'adéquation des pratiques des viticulteurs aux règles de production des AOC.
L'ODG, c'est l'Organisme de Défense et de Gestion de l'AOC. Composés de professionnels de la filière, ils ont été créés après la réforme de l'INAO en 2007. L'INAO souhaitait à travers la création de ces structures redonner aux viticulteurs eux-mêmes la responsabilité du contrôle du respect des règles de l'appellation. Un contrôle par ses pairs, un "auto-contrôle de la profession" en quelque sorte. Si ce n'est que les ODG de notre région, en concertation avec l'INAO ont finalement décidé de transférer cette mission de contrôle au CIBAS, organisme qui existait antérieurement à la réforme et sur lequel s'appuyait déjà l'INAO pour réaliser ces contrôles...
Dans le Beaujolais, deux ODG ont été créés. Un pour les vins se revendiquant des appellations Beaujolais et Beaujolais-Village, un second regroupant les dix crus. Chaque ODG a constitué un plan d'inspection sur lequel le CIBAS s'appuie pour réaliser ces contrôles. L'inspection des vignes porte notamment sur la conformité de la taille aux règles de l'appellation, le respect des rendements autorisés à l'hectare, la densité de plantation et last but not least, l'entretien des sols...
Je n'avais pas été prévenu de la visite du CIBAS. "Visite inopinée", que la "législation" autorise. Le principe est sur le fond plutôt bon. On fixe des règles qui définissent le cadre de l'appellation. Il faut bien s'assurer que ces règles sont respectées par ceux qui la revendiquent.

J'étais en train de passer la débroussailleuse dans la parcelle qui se trouve devant la propriété quand j'ai aperçu quelqu'un dans mon clos. Il m'arrive de voir des gens se balader dans mes vignes mais dans le clos j'ai quand même trouvé ça étrange. Je me suis donc porté à la rencontre de ce "promeneur". Il m'informa qu'il travaillait donc pour le CIBAS et qu'il était chargé de contrôler l'état de mes vignes. Le clos est à ce jour la vigne où il me reste encore le plus de travail de désherbage. C'est la parcelle la plus proche de chez moi, planquée derrière ces murs. C'est la raison pour laquelle je la gardais pour la fin de mon travail de désherbage; je peux m'y rendre facilement à mes heures perdues.
Après une semaine de rotofil, mes autres parcelles sont à ce jour tout à fait présentables (c'est ce que je pense en tout cas!) et je vais pouvoir enfin m'occuper du clos. Malheureusement, lors de la visite, il y avait encore pas mal d'érigérons dans les rangs. Rien à voir avec la végétation du printemps mais quand même suffisamment de quoi susciter un sentiment "d'indignation" chez les viticulteurs conventionnels les plus zélés ...

Le gars était jeune viticulteur sur une commune voisine. Je l'informais que j'étais en bio (il ne le savait pas), que sans les herbicides c'était parfois compliqué de lutter contre l'herbe... Le CIBAS a le pouvoir de déclasser vos vignes s'il ne les juge pas conforme au cahier des charges de l'appellation. Les vins produits doivent être alors commercialisés en vin de table. Je tenais cette info de certains viticulteurs bios du Beaujolais , dont les parcelles avaient été déclassées parce qu'on avait jugé que trop de mauvaises herbes y poussaient. J'essayais de mesurer la capacité de tolérance de mon contrôleur en la matière. J'avais le tee-shirt trempé de sueur par quelques heures de rotofil sous un soleil de plomb. J'avais bon espoir qu'il compatisse....
Il me dit alors que l'herbe, il regardait, mais pas plus que ça, que ce qui l'intéressait, c'était de vérifier les maladies, les rendements, la taille. Que le mot d'ordre au CIBAS c'était d'être plus "tolérant" par rapport à l'herbe. A moitié rassuré par cette bonne nouvelle, je l'invitais toutefois à venir faire un tour dans les autres vignes qui jouxtent la propriété pour qu'il puisse juger de l'efficacité de mon travail de "débroussaillage". Il me répondit qu'il avait juste deux parcelles à contrôler dans le secteur. Mon clos et une petite parcelle au bout de la rue. Il se trouve que cette parcelle m'appartient également...
J'avais demandé à un collègue bio comment le CIBAS procédait aux contrôles des vignes. Cet organisme n'est pas bien sûr en capacité de contrôler l'intégralité du vignoble du Beaujolais. Alors, sur quel critère objectif se basait il pour choisir les vignes à contrôler ? "Sur recommandation" me répondit il laconiquement... A moins que le récit de mes aventures de néovigneron dans les vignes sur ce blog ait intéressé à ce point les gens du CIBAS qu'ils se décident à venir y jeter un œil de plus près !
Le soir-même je me retrouvais avec quelques bios du Beaujolais. L'un d'entre eux nous informa qu'il venait de recevoir suite à un contrôle inopiné du CIBAS une notification de déclassement d'une de ces parcelles pour mauvais entretien du sol ! La "tolérance" du CIBAS en la matière avait donc des limites... Il faut reconnaître que cette notification de déclassement n'était pas définitive. Le viticulteur peut effectuer les travaux d'entretien du sol attendus et solliciter un nouveau contrôle du CIBAS avant les vendanges afin de retrouver ainsi le droit à l'appellation si le CIBAS juge la parcelle à nouveau conforme à ses critères d'éligibilité. Mais les frais engendrés par ce deuxième contrôle sont à la charge du viticulteur et notre collègue refuse d'avoir à supporter quelque frais que ce soit dans la mesure où il estime que l'état de ses vignes n'enfreint pas les règles de l'appellation.

Quoiqu'il en soit, je ne comprends pas, qu'en 2010, on en soit encore à refuser le droit à l'appellation à un viticulteur au motif qu'il y a de l'herbe dans ces vignes. Qui aujourd'hui respecte le mieux son sol ? Qui réellement l'"entretient" ? Celui qui refuse l'emploi des herbicides et laisse la vie se remettre en mouvement dans ces sols, avec le risque de se faire déborder par une végétation luxuriante, ou celui qui créé le désert autour de ces ceps à l'aide de produits dont on sait désormais qu'ils polluent notre ressource la plus précieuse, l'eau des nappes phréatiques ? Si les choses évoluent, que nombre de viticulteurs conventionnels prennent conscience du danger des herbicides et en "raisonnent" l'usage ou se remettent à travailler les sols, il reste parmi eux des inconditionnels de produits chimiques, dont le sol des vignes à la vieille des vendanges présente un aspect lunaire. C'est ceux là que le CIBAS devrait sanctionner. Ceux aux sols exsangues et où je me demande, à chaque fois que je les vois, comment des ceps de vignes peuvent encore y pousser, non ceux dont les sols "fouillis" ne traduisent rien d'autre que le retour de la vie dans les sols. Et j'ajouterai non par provocation mais pour être exhaustif, qu'il en est de même dans les pratiques vinicoles. Qui peut le mieux se prévaloir de cette notion de terroir, ce socle sur laquelle se sont fondées les AOC ? Celui qui pratique une viticulture favorable au développement des levures indigènes du raisin nécessaires à la transformation du vin, où celui qui utilise des pesticides dont on connait maintenant l'effet limitant sur ces populations levuriennes, imposant l'usage de levures exogènes du marché uniformisant le goût du vin ?
L'INAO sait cela. Mais plutôt que de revenir aux fondamentaux, elle a préféré se débarasser de la patate chaude auprès des professionnels de la filière viticole en demandant la constitution des ODG. Et avec moins de 4% de surface en bio ou en conversion au niveau national, il va falloir encore du temps pour que la profession change ses critères de conformité aux règles des appellations. Règles dont les grandes lignes avaient pourtant été édictées dans les années 30, à un moment où la chimie n'avait pas encore fait son apparition dans les vignes et était peu utilisée dans les chais.
Les vignerons qui ont osé les premiers sortir des chemins battus se sont vus dans l'obligation de produire des vins de table. Ces vins rencontrent aujourd'hui un succès grandissant auprès des amateurs et ce n'est que justice. A tel point que si aujourd'hui tu ne produis pas des vins de table, tu es presque considéré par certains comme un has been... Je trouve cela dommage. Je m'émerveille de ces différences subtiles mais perceptibles entre mes Beaujolais-village et mes Fleurie 2009. Des vignes situées à moins d'un kilomètre à vol d'oiseau, conduites de la même façon, vinifiées en levures indigènes et sur le même mode opératoire. Mais au final deux vins différents et surtout typés selon leurs appellations, à ce que j'ai pu en juger à la dégustation des vins du millésime de pas mal de bios du Beaujolais. C'est cela le miracle des appellations définies par les anciens. C'est cela que les viticulteurs et leurs instances dirigeantes doivent défendre aujourd'hui, pour que les consommateurs retrouvent dans les vins la typicité à l'origine de la diversité de nos appellations.
J'espère en tout cas que ce contrôle du CIBAS sera sans conséquence. Nous verrons...."

Merci Lilian de nous avoir raconté cette belle histoire. On a vécu la même en 2008 (cf les archives septembre 2008)...Mais on ne s'habitue pas, et non...

samedi 28 août 2010

La face cachée du vin

Au moment où tous les guides font leurs sorties...où nous n'y verront certainement pas notre nom...dans la mesure où ne présentons jamais nos vins...nous avons eu la belle surprise de nous voir cités dans le livre "La face cachée du vin" écrit par Laurent Baraou, caviste passionné et Monsieur Septime, ardent blogueur! ...Ils ont, entre autre, répertorié 44 vignerons remarquables et nous avons l'honneur de faire partie de la bande!

En voici un petit extrait, juste pour vous mettre l'eau à la bouche...
"Le vin est devenu un produit standardisé, industriel et mondialisé, élaboré par des œnologues maîtres en vinification technologique et chimique de raisins issus d'une agriculture chimiquement assistée. Il trône dans les linéaires des supermarchés et s'exporte comme symbole d'un art de vivre à la française.
Pourtant la vérité est tout autre.
Depuis l'après-guerre, la chimie est venue remplacer le travail de l'artisan vigneron, d'abord pour l’aider mais par la suite pour se substituer à lui. Le paysan s'est transformé en viticulteur pour ne pas dire simple applicateur de solutions phytosanitaires. A la fin du processus, le vin vendu en grande distribution est plus proche du Cheddar que du Camembert AOC au lait cru.
Pourtant, des vignerons résistent et proposent des vins différents à chaque millésime, exprimant leurs terroirs dans le respect des sols et de la santé des consommateurs comme de celle des ouvriers agricoles.
La Face Cachée du Vin a pour objectif d'alerter l'amateur sur la production de vins standardisés, lui révéler “tout ce qui n'est pas naturel dans les vins”
et lui proposer la découverte des meilleurs vins de terroir. Une façon de retrouver le vrai plaisir de boire – avec modération – mêlant plaisir et convivialité.”


Plus d'info: Bourin Editeur, Emmanuel Amar, eamar@bourin-editeur.fr

jeudi 26 août 2010

Vauxrenard, le terroir que les vignerons du beaujolais tout entier nous envie!

Les raisins mûrissent doucement mais surement!
Nous avons la chance d'avoir un temps chaud et sec depuis plusieurs jours ce qui joue en notre faveur après un été assez pluvieux, dans l'ensemble...L'herbe pousse maintenant au ralenti dans les vignes et nous avons quelques jours de répit...
La date des vendanges est encore incertaine: surement autour du 20/25 septembre...
Vauxrenard est une petite commune au Nord du beaujolais, entre prés, vignes et bois...mais...contrairement à ce que pensent les vignerons "du bas", nos vignes ne sont pas au milieu des sapins...Ah,ah, ah, ah qu'ils ont drôles avec leurs réflexions désagréables! Surtout quand elles nous sont rapportées par des cavistes qui "montent" jusqu'à nous! Alors à nous de répondre: ils sont jaloux, jaloux de nos terroirs, de nos vins et de notre magnifique village!!! Bref, tout cela pour dire que la date des vendanges sera...quand le raisin sera mur et seulement à ce moment là...On ne se fiera à personne, on ne sera pas influencer par quelques vignerons: pas besoin de savoir ce que font les autres. On ne regarde que nos vignes et seules, elles, nous diront quoi faire!
Et quoi qu'il arrive, ce millésime a été un millésime de galère et y a intérêt que le vin soit bon!



À Vauxrenard, en plus des terroirs riches en saveurs!, vous pouvez également profiter de sentiers pédestres magnifiques où la nature a été préservée et où la biodiversité nous explose au visage à chaque pas!

mercredi 18 août 2010

Des raisins à prix d'or!

Après la grêle, le mauvais temps et le mildiou, quelques grappes posent pour la photo!

De nouvelles couleurs sur les baies...



Pleins de couleurs...



Chez les chardonnays, la grume devient translucide...



mardi 17 août 2010

On passe commande...de beaux raisins!

La période des vendanges est proche...dans nos têtes en tout cas parce que...dans les vignes...c'est pas encore ça!
Il nous faut préparer le cuvage et commander tous les produits oenologiques: SO2, levures, sucre, et puis plein d'autres trucs bizarres!!!
Oui...vous êtes marrants vous...comment peut-on savoir si on n'aura besoin de rien? Peut être qu'on aura une année diabolique...avec des raisins qui ne veulent rien savoir, qui n'en feront qu'à leur tête...et bien, dites vous que si tel est le cas...vous aurez un vin diabolique! On ne prévoira plus rien au cas où...( le ciel nous tombe sur la tête...) Parce que si en 2008, on est arrivé à vinifier sans additifs, on devrait pouvoir le faire tous les ans, non??? On était arrivé à faire des vins à 10,5%...Light en somme! mais pas léger pour un sou! sans S02 malgré une vendange grêlée à 80%...
Alors, si ça intéresse quelqu'un, j'ai du sucre bio en stock...que je ne peux même pas utiliser pour mes confitures...ni dans mes vins parce que c'est interdit dans les vins de table! et question appellation, on les trouve meilleur sans...tout compte fait!
Si le raisin n'est pas très chargé en sucre, il doit pouvoir se rééquilibrer d'une autre façon, c'est le millésime qui le veut et nous...pauvres vignerons!, on doit devoir se débrouiller comme ça...sans rien.
Et c'est ce qui fait le charme de notre métier...sinon, on s'ennuierait...le stress aussi en fait partie... c'est vrai ça... une Isabelle sans stress ne serait plus une Isabelle! et un Bruno, sans son Isabelle stressée ne serait plus vraiment un Bruno!!! Toutes ces petites choses qui font que les vins des Côtes de la Molière sont ce qu'ils sont aujourd'hui! pas stressés du coup, tellement on l'est pour eux!

Je suis consciente d'avoir quelquefois demandé l'impossible à Bruno. Au fil des ans, je lui demandais de supprimer des choses: d'abord les désherbants en 1999, puis les autres produits chimiques dans les vignes et petit à petit tous les intrants dans les vins pour finir par la filtration...En ce qui concerne ce dernier point, je n'y voyais aucun inconvénient jusqu'à ce que j'assiste à une filtration en direct il y a 3 ans...Comment pouvait-on faire subir cette horreur à nos vins après en avoir pris tellement soin! Ce n'était plus possible! J'ai dit NON, pas ça, pas à nos vins, pitié! Alors maintenant, quand je réserve l'embouteilleur pour la mise en bouteilles et qu'il me demande:
-"on filtre?" et que je réponds:
-"non"... et qu'il me rétorque:
-"si ça ne vous dérange pas d'avoir à manger et à boire dans vos bouteilles!"
et que je ne tiens pas compte de ces réflexions...parce qu'il ne connait même pas mon vin et qu'il ne sait même pas comment on l'a élaboré, comme on a stressé pour ses raisins et toute son histoire que nous on connaît par coeur tellement notre coeur a été mis à l'épreuve!

Ce qui est assez contradictoire c'est que le moment des vinifications est un moment assez cool. Nous avons tellement angoissé tout au long de l'année pour que le raisin arrive en pleine forme dans les cuves, que quand il y est enfin, on le sait à l'abri des agressions extérieures et on lui laisse champ libre...et nous, du coup...on déstresse enfin...
Vivement les vendanges!


"Ces infusions de copeaux éclatés ou broyés ont les mêmes propriétés que les meilleures barriques traditionnelles, permettant des résultats plus rapides, c’est une méthode très économique pour la fermentation et l’élevage du vin."
Et c'est pas moi qui le dit!

mardi 10 août 2010

Véraison tant attendue...

La véraison a commencé à Vauxrenard dans les parcelles de Beaujolais Villages les plus précoces...Mais cela devrait vite contaminer les autres!





lundi 9 août 2010

Info-Bio...Zoom sur la filière...

La viticulture bio est le secteur qui traduit le mieux le dynamisme actuel des conversions: la surface a doublé en 2 ans pour atteindre 30 000 hectares (3,3% des surfaces nationales).
La France se place au 3ème rang européen, après l'Espagne et l'Italie.
Les régions Languedoc Roussillon, PACA et Aquitaine viennent en tête.
Les caves particulières sont majoritaires (60% des vignes bio). Cependant le nombre de caves coop et de négociants ne cesse d'augmenter.

Source: bulletin d'info de Juin 2010

vendredi 6 août 2010

Le Saint Véran 2009...grande minéralité...

Cela se confirme avec ce vin aussi! 2009 aura été un beau et grand millésime pour nos vins. Une belle pureté, un fruit droit et franc, et un Saint véran qui nous régale, comme toujours!! 1300 bouteilles sont disponibles de cette cuvée depuis quelques jours...Il n'y en aura pas pour tout le monde...Dommage...


O Soufre / O additif / O filtration

jeudi 5 août 2010

Coup de blues

La fin du mois de juillet, c'est la hantise des vignerons!!! Pourquoi??? parce que c'est THE moment de la déclaration de stock...
et alors, me direz vous?
Mais oui..et alors??
Sauf qu'un stock de vin, c'est pas si facile à gérer que ça:
- parce qu'on a des pertes même si l'on conserve le vin dans des cuves et davantage s'il est en fût.
- parce qu'on a des pertes quand il est en bouteilles. Évidemment, il faudrait que l'on note chaque bouteille que l'on ouvre pour gouter, chaque bouteille que l'on ouvre quand on a des clients, chaque bouteille que l'on donne, chaque bouteille que l'on met de côté lors de l'habillage parce qu'elle a un problème (bouchon ou autre), chaque bouteille que l'on casse...



bref, vous m'avez comprise, un an plus tard, difficile de s'y retrouver...Mais on est débrouillard, et on finit par s'y retrouver!!
Mais..............le 31 Juillet passé, nous voilà devant une autre échéance: le 31 août...

Et c'est un nouveau casse tête...
Nos instances ont décidé, "depuis plusieurs années" ( il me semble que c'est la première fois que je vois ça, mais...), d'organiser le marché de Nouveaux "afin de stabiliser les volumes et d'assurer des prix rémunérateurs aux viticulteurs"...Entre nous, Je ne sais pas si c'est très efficace quand je regarde autour de nous et voit toutes les vignes en friche...Bref, croyons-y...
Alors nous devons définir, 3 mois à l'avance, les volumes que nous avons prévu de faire en Nouveaux...Certains vous diront que, évidemment, les marchés primeurs se décident au mois de Juin...
OUI!! pour la Grande Distribution...et pour ceux qui ne vendent pas par ce biais là??...ils n'ont qu'à se débrouiller...
Non, en fait, c'est uniquement pour mieux gérer le partenariat commercial avec le négoce...Et pour ceux qui ne vendent pas aux négoces??...ils n'ont qu'à se débrouiller!
Pas facile...Avec même le sentiment qu'on se fout un peu de nous...qu'on ne s'intéresse pas à nous...
Mais quoi qu'il arrive, impossible de commercialiser des Nouveaux sans cette déclaration avant le 31 aout...
Comme si on pouvait prévoir ce qu'on aura la chance de mettre dans les cuves...

et puis, il y a quelques jours, un courrier arrive à la maison...
et là, on apprend plein de choses. Que "Caves et Vignobles du beaujolais" (CVB) est une société de négoce dont la capital est détenu à 100% par des caves coop et particulières (AP3V) et qu'elle a pour vocation de regrouper les volumes produits par ses actionnaires et de les vendre en l'état au négoce régional ou national...
On nous demande, là encore de nous engager en souscrivant un contrat où on stipule de céder la totalité de nos produits destinés à la vente en vrac...
Et pour ceux qui ne vendent pas en vrac...Ils n'ont qu'à se débrouiller?? J'ai l'impression d'avoir déjà dit ça quelque part!!!
Tout cela avant le 31 aout...

Le 31 aout en beaujolais, c'est comme l'année 2012...On ne sait pas ce qui va se passer mais ça nous fout la trouille...



Et puis on entend des choses : que par exemple, les dirigeants des crûs demandent une hausse des rendements pour ces mêmes crûs...On baisse les rendements des nouveaux (forcément, c'est pas bon!) et puis on augmente le rendement des crûs qui seront les sauveurs de cette pauvre appellation beaujolais...
Merci à eux...Mais je ne sais pas si c'est très crédible d'avoir des rendements à la hausse pour des appellations "prestigieuses"...Heureusement, il y aura toujours cette fameuse vieille vigne (très médiatisée!!) qui produira ses fameux vins!!
Bref, là encore, cela ne changera rien pour nous...

Nous ce qui nous importe aujourd'hui, c'est de sauver les raisins qui restent après la grêle et après la forte pression mildiou qui s'est développée...Pas facile de lutter quand les vignes sont encerclées par des friches, toutes prises par le mildiou...On cherche peut être à nous faire abdiquer, nous aussi...On abdiquera peut être mais pas tout seul, et je ne parle pas des touristes à qui l'on ne sait que proposer des villages à l'abandon...Y a mieux pour passer ses vacances...

C'est mon avis, juste le mien, qui ne vaut pas grand chose, c'est certain, mais juste pour dire qu'il y a plein de choses que je ne comprends plus et que si certaines personnes les comprennent encore, qu'ils n'hésitent pas à venir me les expliquer, je peux encore écouter et comprendre...si ce ne sont pas des conneries...

mercredi 4 août 2010

Des visites tout l'été...

Pendant l'été, nous avons la chance d'avoir de nombreuses visites: des inconnus, des amateurs de vins natures, de beaujolais, des fondus de bio, mais aussi des "amis facebook" et des collègues bloggeurs...C'est très agréable de pouvoir mettre un visage, une voix sur une connaissance de longs mois. La dernière qui m'ait fait très plaisir, c'est celle de Yannick Poirier, Québécois, qui était en escale à Lyon et qui a fait le détour par chez nous...et voilà son compte rendu!