Mes seins, et alors?

Mes seins, et alors?

Les étiquettes de vin peuvent être un support médiatique très importants. Un support politique même qui peut servir à délivrer des messages révélateurs de notre société.
Ce sont d’abord des étiquettes à caractère sexiste qui m’ont interpelé.
J’ai hésité, dans un premier temps (assez bref, avouons le!) à les dénoncer de peur de passer pour une rabat-joie qui ne sait plus rigoler de tout.
Et je savais que j’allais me confronter au noyau dur du monde du vin qui, sous prétexte de liberté de faire et de penser, t’empêche toi de faire et de penser !
Je me demandais comment les femmes, souvent invisibilisées dans le monde du vin, pourraient trouver leur place en étant constamment sexualisées et considérées comme des objets sur les étiquettes ou sur divers supports, en particulier sur les réseaux sociaux.
Ces étiquettes à caractère sexiste, voire plus, véhiculent selon moi, des messages dangereux, comme celui de la culture du viol.
Et le sexisme ordinaire s’y trouve bien ancré.

Les corps des femmes, plus particulièrement les seins, sont effectivement très souvent représentés sur les étiquettes de vin, et mis en avant sur des milliers de publications sur les réseaux sociaux.

Grands oubliés de la cause féministe pendant longtemps, les seins font pourtant partis de l’objectivation des corps féminins. A tel point qu’ils ne nous appartiennent plus. Ils sont idéalisés par les normes patriarcales, mettant les femmes dans un position de concurrence généralisée, entre femmes, et dans l’obsession d’un corps qu’il faudrait sans cesse améliorer, jamais assez « bien ».
Nos corps sont mis à disposition en en faisant des objets pour autrui. N’oublions pas ce que cela peut impliquer en terme de discrimination et de violence …
Le plus important c’est que la plupart des femmes ne se sentent pas concernées par les représentations qui en sont faites. Les corps féminins, et plus particulièrement les seins sont singuliers, divers, changeants et même souvent asymétriques! Ce qui n’est absolument pas le cas sur les différents médias qui circulent, où les corps sont formatés.

Comment faire alors pour se réapproprier nos corps?
Dans un monde féministe rêvé, le corps des femmes ne les définirait plus, elles ne seraient plus sexuées, elles ne seraient plus ramenées à leurs seins et à une représentation patriarcale de ceux ci.
La perspective d’une pensée émancipatrice du corps féminin serait-elle possible?
Nos corps pourraient-ils devenir des lieux de résistance, d’engagement et d’émancipation?
Représenter des seins et des corps ? OUI! Mais de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles, de tous les âges, avec leurs imperfections, les vergetures, sans formatage.

Ce ne sera pas simple. Il faudra se libérer des injonctions patriarcales, de tout ce qui nous a construit, depuis qu’on est petites, et en prendre conscience.
Déconstruire tout cela nous permettra, j’en suis sure, de travailler dans un monde plus « safe » et plus égalitaire entre femmes, avec les hommes.

Avec cette idée derrière la tête, et en bonne militante féministe, j’ai demandé à Silène, des Fois de Silène, de travailler et réfléchir avec moi sur des étiquettes militantes!

Balance ta Bulle est née. En réaction aux étiquettes sexistes. On a voulu faire référence à l’enlèvement des Sabines (épisode fondateur et mythique de la Rome antique) en retournant la situation en faveur des Femmes!
Le 2020 est épuisé mais le 2021 sortira bientôt!

On a ensuite travaillé sur la cuvée de Brut de Cuve. Inspirées par Nikki de Saint Phalle, artiste magnifique et militante féministe, nous avons crée notre Nana à nous, exubérante et décomplexée, aux formes généreuses et puissantes, majestueuses, prenant le pouvoir!
Il faudra attendre le millésime 2022 pour la retrouver!

Et voici la toute dernière! Sorore, toute nouvelle cuvée de Beaujolais Blanc 2021, qui sera en bouteilles la semaine prochaine! Issue de jeune vigne que nous avons planté il y a 6 ans sur le domaine.
Vous y verrez des femmes libérées des injonctions, des sorcières, qui reprennent le pouvoir sur leurs corps (exercice pas facile dans un monde du vin où le corps des femmes sert avant tout à vendre et à « faire plaisir » aux regards masculins), nues, mais pas sexualisées. Vous y verrez sans doute d’autres choses! Tout est dans l’art de la suggestion!

Nos bouteilles circulent sur des tables du monde entier.
J’ai vraiment à souhait qu’elles diffusent un peu partout des valeurs environnementales et féministes, pour un monde où il ferait bon vivre pour les hommes comme pour les femmes, pendant encore des siècles…

Si mon article vous a intéressé, je vous conseille la lecture de « Seins. En quête d’une libération » de Camille Froidevaux-Metterie






Vigneron-ne en 2021

Vigneron-ne en 2021

Cette saison, il faut l’avouer, nous met les nerfs un peu à bout.
A peine la vigne était-elle débourrée que le gel s’est invité, plusieurs nuits de suite, et encore la semaine qui a suivi.
Et puis voilà qu’au printemps, il s’est mit à pleuvoir, pleuvoir, pleuvoir beaucoup, sans arrêt, encore et toujours des semaines entières.
Avec un peu de répit…et ça retombait de plus belle. Avec quelquefois un peu de grêle, pas mal même…
Nous voilà dans l’été, avec toujours le même scénario.
Et une pression mildiou bien pressante.
Des traitements qui ne peuvent pas se faire, ou sans que ça serve à grand chose car ce sera lessivé quelques heures plus tard.
Traiter or not traiter, that is the question que se pose le-la vigneron-ne. Ne pas traiter, c’est passer pour un-e inconscient-e, un-e jemenfoutiste, un « tu viendras pas te plaindre si t’as plein de maladie » (ça me rappelle une certaine histoire de Covid et de vaccin cette histoire là).
Et aller traiter entre 2 averses, pour des histoires de conscience, quand tu sais très bien que tout sera lessivé (parce qu’on n’est pas débile, on a, nous aussi, les applications météo qui nous annoncent, un peu, ce qui se passera dans les heures, les jours à venir…).
Bref.

Vigne en fleurs le 19/6/2021

On nous demande, à nous vigneron-nes de rester humbles face à la nature, et … face à nos vins. On l’entend tellement souvent « c’est comme ça hein! », sauf que, secrètement, on aimerait que ce soit autrement…
L’humilité, la résilience, ce sont des mots à la mode, que l’on n’utilisait pas mais qu’on a toujours appliqué dans nos vies. Parce qu’on n’a pas d’autres choix.

Aujourd’hui, après cette mise au point du millésime 2021, qui n’est de toute façon pas terminé et dont on pourra tirer un bilan quand les raisins seront en cuve, puis les vins terminés…, j’ai envie parler des dégustations de vins. De ce que je lis, entends, vois, sur les réseaux sociaux et dans la vie, la vraie.

L’autre jour, un homme vient m’expliquer comment sont nos vins (ça ne partait pas très bien, mansplaining quand tu nous tiens!), ce qu’il en attend. « Avant vous faisiez des vins moins alcoolisés (genre on le fait exprès), etc…
Alors j’essaie de lui expliquer tranquillement, de m’exprimer avec des mots clairs, posés et intelligents.
Nos vins, comme nous, ont évolué. Et heureusement.
Mais il n’y a pas que nous qui avons changé et qui avons vieilli, pris de la maturité, de l’expérience, de la bouteille en somme!
La météo a changé, le climat a changé, nos vignes ont changé (22 ans de culture bio, la biodynamie etc…). Aujourd’hui, on ne sait plus faire des vins comme on les faisait il y a 20 ans. On a davantage de sucre dans les raisins, moins d’acidité, pour ne parler que de l’essentiel. Et beaucoup de nos remises en questions ont été remises en question elles mêmes par le dérèglement climatique…

Le mois dernier, nos vins ont été cités dans Le Monde (en France, c’est presque une première, parce que j’avoue ne jamais envoyer d’échantillons nulle part) et puis surtout au Danemark, par un Monsieur très influent dans le monde du vin, qui a attribué 6 étoiles (le max) au saint Amour 2019 et 5 étoiles au Poquelin 2018. Tout à coup, j’étais submergée de messages, de commandes. Et ça nous a fait un bien fou au moral!
Le saint amour 2019, c’était (je dois malheureusement en parler au passé!) l’un de mes vins préféré. J’ai du le défendre avec toute la conviction qui me caractérise parce que les gens le trouvaient réduit (oui de cette petite réduction qui donne une classe folle), trouvaient que la couleur n’était pas assez prononcée (on l’avait volontairement travaillé pour obtenir cette couleur et ça n’a pas été facile vu le millésime…) mais que je trouvais tellement désaltérante. Il avait la finesse et l’élégance des vins que j’aime mettre en bouteilles. On lui trouvait aussi « de la vol » qu’il n’avait pas…
Et on le comparait à 2018, et 2017.
Mais??? 2019, c’est 2019. On n’a pas voulu en faire un 2018 ou un 2017. Parce que ce n’est pas le même millésime. Parce que l’on fait des vins avec une vraie identité. Qui ne se ressemble pas d’un millésime à l’autre. Et heureusement! Qu’est ce que ce serait barbant!
Mais je me suis battue pour lui, comme je me bats pour d’autres! Parce que je lui savais des qualités incroyables que d’autres sauraient relever, surement à un moment donné. Parce qu’il n’est pas un vin juste glouglou ou « easy », comme on aime le dire dans le monde des vins natures. On s’évertue à essayer de vinifier du vin, vraiment, pas juste une boisson désaltérante pour s’enivrer rapidement.
C’est chose faite! Et j’ai été tellement fière que ce soit ce vin là, qui soit cité. Comme une petite revanche finalement « Je vous avais bien dit qu’il était magnifique ce vin »!

Un jour, un autre, lors d’une dégustation, Mickaël, célèbre caviste de Crus et Découvertes à Paris, me dit qu’il ne comprend pas pourquoi j’ai encore du Moulin à Vent 2019, parce qu’ il est tellement un grand vin, et qu’apparemment personne ne l’a compris!
Je lui explique que nos Moulin à Vent, quelquefois, ont eu des passages un peu compliqués (il le sait!), et qu’on nous juge souvent, très souvent, sur une dégustation à un moment donné, et qu’on n’y revient pas.
-C’est perlant, c’est réduit, c’est Perraud, bye bye!
Le Moulin à Vent, c’est nos vignes, à Chénas, tout là haut, au vieux Bourg, celles qu’on a acheté en 1993, celles que tout le monde nous déconseillait d’acheter, quand les banques ne voulaient pas nous suivre. C’est encore une grosse remise en question, pour comprendre l’endroit, le sol, les vignes, les raisins. C’est 22 ans de travail acharné avant de pouvoir sortir enfin, peut être, un vin qui nous satisfera en 2015.

Je me rappelle aussi, les moulin à Vent 2006, dont une partie du lot avait été bouché avec des bouchons défectueux. Pas de ceux qui donnent un gout de bouchon, mais de ceux qui rendent le vin « pas terrible ». Je commençais à avoir des retours parfois violents de quelques clients. Quand on a compris que c’était une partie de la mise en bouteilles qui était concernée, j’ai appelé tous ceux qui en avaient reçu. Certains m’ont retourné le vin et m’en ont voulu et n’ont plus jamais recommandé (super, sympa merci)
Pourtant, mon client à Boston, m’a dit qu’il les vendrait quand même, que je ne m’inquiète pas. C’est vrai que ce n’était pas mauvais, c’était juste « pas notre vin vraiment ». Et ce client là, qui venait nous voir très régulièrement, nous est fidèle depuis 19 ans, encore aujourd’hui. Parce qu’il a accepté et compris qu’on ne maîtrise pas tout, comme vous tous d’ailleurs…

J’ai tellement de reconnaissance pour tous ces gens, nos clients français et étrangers qui nous font confiance quand quelquefois même nous, on ne se la fait plus! Qui font confiance à nos vins, aux histoires sincères qu’ils racontent, notre histoire!

C’est compliqué d’accepter d’être jugé-e sur une gorgée balancée au fond d’un crachoir. C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que je n’envoie pas mes bouteilles (ou que très rarement) à toutes ces dégustations qui attribuent des notes et des médailles… Dans une bouteille de vin, j’y vois nos sueurs, nos angoisses, nos bonheurs, nos réussites et nos échecs. Et se faire son idée, comprendre, en une seule gorgée, là comme ça, ça me parait impossible. Je voudrais tellement être là, à chaque bouteille ouverte, pour raconter nos vins!

Alors… je nous imagine dans un an, le millésime 2021 sera peut être en bouteilles, et j’entends déjà au loin, les éternels insatisfaits:
« ouais, bof, c’était meilleur en 2020 non?! »


Si j’étais un homme

Si j’étais un homme

Vous savez quoi?
Quand on est une femme et qu’on milite contre les violences sexistes et sexuelles, ou contre le sexisme tout simplement…. Il y a toujours un homme pour nous expliquer comment faire. Pour nous expliquer ce qu’est le sexisme et ce qui devrait nous indigner et ce qui ne devrait pas. Quand on dénonce quelque chose, ce n’est, selon eux, jamais cela qu’il faudrait dénoncer, mais des choses plus graves…
on appelle ça le Mansplaining…

Petit aparté.
Toi, l’homme qui va me lire et qui va te sentir obligé de te justifier. « Moi je ne suis pas comme ça, j’aime les femmes et les défends, j’en ai même une à la maison. »
J’en suis bien heureuse.
Relativisons, évidemment que tous les hommes ne sont pas comme cela.
C’est comme quand on parle des Blondes pour sous entendre que ce sont des godiches sans cervelle, je ne me sens pas concernée.
Fin de l’aparté.

Pour la sortie des beaujolais nouveaux, j’ai osé tweeter que la vidéo de promo qu’avait fait notre interprofession, était sexiste parce que les femmes étaient…. invisibles. On a dit que je faisais du cinéma pour pas grand chose, que j’étais « une commère » qui faisait de la polémique sur des sujets sans importance au vue de la situation catastrophique du moment (crise sanitaire et blablabla).
Le sujet des femmes est donc un sujet sans importance, auquel on ne s’intéressera que quand il n’y aura plus rien d’autres à traiter.
Mais je l’avais bien compris comme cela. Qu’on se rassure.
On m’a ensuite dis que je réglais des comptes à cause d’histoires d’AOC…
Je n’ai pas trop compris, ou plutôt je préfère ne pas comprendre.
Et on a dit aussi que je voulais faire parler de moi!

C’est assez caricatural de ce qui se passe quand on dénonce ce genre de chose. Et je comprends complètement les raisons pour lesquelles si peu de femmes osent y mettre le nez. Parce qu’on nous fait comprendre que le problème, c’est nous, en nous reprochant des choses personnelles ou professionnelles qui n’ont rien à voir avec le sujet de départ. Et qu’on arrive même à nous culpabiliser d’avoir dénoncer. Pour un peu que quelques proches nous fassent les mêmes remarques. On se sent nulle et on se dit qu’on aurait mieux fait de se taire.

Pourtant on finit par nous dire « c’est bien que tu dénonces, il faut continuer à le faire, on n’a rien contre ça, mais dans ce cas là, ce n’était pas à dénoncer »

OK.



Pour revenir à cette vidéo de promo de notre Interpro, Je n’y ai pas vu de femme mais apparemment elles étaient (à la cuisine) dans le coeur de tous! C’est ça le plus important!

J’ai aussi compris depuis longtemps que de défendre la cause des femmes, ça nous mettait beaucoup d’hommes à dos et aussi bien des femmes parfois.

Mais je me console en me disant que si je me prive de ceux que le combat féministe inssuporte, ce n’est pas si grave.

Alors on va me dire que c’est parce que je m’y prends mal.
Qu’il faudrait le faire sans le dire. Qu’il faudrait le dire sans le faire.
« Et là, tu ne vexerais personne » parce que rien ne changerait!

« Moi, si j’étais une femme… »
Je l’ai entendu tellement souvent.
Mais t’es pas une femme mon coco. T’es un Coco, et un coco c’est masculin. Y a pas d’inclusif qui tienne. Et si t’en étais une, t’écouterais même pas celui qui te le dit!

Alors je me suis demandée ce que je ferais, moi, si j’étais un homme.
Je ne m’étais jamais vraiment posée la question.
Et puis j’ai réalisé que je ferais et dirais tout ce que j’ai envie d’entendre aujourd’hui, moi qui suis une femme! Et que tous les problèmes seraient réglés en 2 temps 3 mouvements!
Et au lieu d’essayer de trouver des prétextes complètement bidons, je m’excuserais.

J’ai rarement (voire jamais) entendu un homme s’excuser.
D’avoir été sexiste, ou d’avoir commis les pires horreurs.
Moi je me suis souvent excusée d’un presque rien. Même d’avoir dénoncé du sexisme.
(« Oh désolé, je ne voulais pas te vexer, c’est ma faute »)
Parce que ça me bouffait la tête. Et puis que j’ai toujours peur qu’on ne m’aime pas (même si souvent j’ai l’impression de tout faire pour!), de mal faire et d’avoir mal fait.

Ma fille, qui a été violée, s’est même excusée de l’avoir été. De nous faire de la peine. Parce qu’elle a tellement entendu que ça pouvait être de sa faute.
Non mais faut pas déconner.
C’est quoi ce monde?
D’où on s’excuse d’avoir subi les pires horreurs ?
Vous. Excusez vous plutôt.

Et puis ultime coup de marteau. On nous accuse de jouer les victimes. De profiter de la victimisation.
L’autre jour, je discutais avec ma gynécologue, qui a été victime de viol, et elle me disait « nous ne sommes pas des victimes, n’est ce pas? je ne veux pas en être, ce serait leur faire trop de plaisir ».

Alors voilà, Messieurs, vous qui pensez à notre place.
Ne pensez plus.
Parce que vous n’êtes pas à notre place.
Comme nous ne sommes pas à la vôtre.

Trop de femmes sont victimes (et oui victimes) de violences sexuelles, d’agressions, de harcèlements. J’accueille tellement de paroles…
Des histoires terribles. Des traumatismes de vie.
Parce que je suis une Femme, parce que je les comprends et que je les crois.
La sororité ce n’est pas juste un joli mot à la mode. Il a un sens vrai. Qui nous fait sentir, nous les femmes, plus en sécurité.

Mon seul but, ma seule motivation, c’est juste que ça s’arrête parce que ça m’est juste insupportable à vivre.
Alors vos histoires de victimisation, vos histoires de « elle veut se mettre en lumière », vos histoires « elle n’est pas féministe comme elle devrait « …

Quand on est Féministe, on l’est presque toujours à cause d’un vécu douloureux, et plus encore. C’est si difficile à comprendre ça?
Et si l’on devient quelque peu radical, c’est parce qu’on ne nous écoute pas!

Alors je ferais TOUT (ce qui est en mon pouvoir), pour que ça s’arrête.
Même vous n’êtes pas d’accord avec moi.
Pour que la parole des femmes soient entendues. Dans la rue, à la maison, au travail, dans les tribunaux, partout.
Pour mes filles, mes petites filles et pour nous toutes.

Comme promis la voilà ! MA Bulle 2020, un Pet'Nat de gamay, dont l'étiquette porte les valeurs de mon engagement contre les violences faites aux femmes.


( Attention il faudra attendre quelques mois pour que les bulles arrivent. Mais elle est délicieuse en attendant!)

✊🏻Il y a quelques mois, je poussais un grand coup de gueule (ça change!) contre ces étiquettes sexistes qui existent depuis longtemps dans ce monde du vin...nature. Et qui continuent de véhiculer une image dégradante, sexualisée et soumise de la femme. Non les femmes n’aiment pas être violentées, violées, agressées... 
Alors je m’étais engagée à répondre à cela avec une étiquette, moi aussi!
J’ai demandé à Silène @lesfolsdesilene de travailler avec moi sur ce projet. On est tombées assez vite d’accord! 
On a voulu faire référence à l’enlèvement des Sabines, (épisode fondateur et mythique de la Rome antique) et un retournement de situation!
Des femmes qui prennent le pouvoir et enlèvent les hommes!

Le vin nature se veut militant, alors militons vraiment pour un monde plus égalitaire, contre le sexisme et le patriarcat!

Une partie des bénéfices sera reversée à l'association @NousToutes.org
Comme promis la voilà ! MA Bulle 2020, un Pet’Nat de gamay, dont l’étiquette porte les valeurs de mon engagement contre les violences faites aux femmes.

( Attention il faudra attendre quelques mois pour que les bulles arrivent. Mais elle est délicieuse en attendant!)
✊🏻Il y a quelques mois, je poussais un grand coup de gueule (ça change!) contre ces étiquettes sexistes qui existent depuis longtemps dans ce monde du vin…nature. Et qui continuent de véhiculer une image dégradante, sexualisée et soumise de la femme. Non les femmes n’aiment pas être violentées, violées, agressées… 
Alors je m’étais engagée à répondre à cela avec une étiquette, moi aussi!
J’ai demandé à Silène @lesfolsdesilene de travailler avec moi sur ce projet. On est tombées assez vite d’accord! 
On a voulu faire référence à l’enlèvement des Sabines, (épisode fondateur et mythique de la Rome antique) et un retournement de situation!
Des femmes qui prennent le pouvoir et enlèvent les hommes!
Le vin nature se veut militant, alors militons vraiment pour un monde plus égalitaire, contre le sexisme et le patriarcat!
Une partie des bénéfices sera reversée à l’association @NousToutes.org



Du sexe, du sexisme et du vin dedans

Du sexe, du sexisme et du vin dedans

Il est des sujets tellement rébarbatifs qu’on a tendance à ne plus oser en parler.
Et à ne plus en parler, on les laisse exister tranquillement…
J’ai l’impression que je m’évertue à défendre souvent des causes perdues d’avance…
C’est de cette cause perdue mais pas désespérée (j’ose le croire) qu’est le sexisme présent sur nos étiquettes de vin dont je vais débattre aujourd’hui.

Je vous entends d’ici « ahhh la revoilà à nous saouler avec ces histoires » Mais je serai assez pugnace et défendrai le féminisme tant qu’il y aura du sexisme!



Est-on obligé de faire ce genre de référence dangereuse pour vendre du vin? De continuer à véhiculer des messages qui font penser que la femme aime être violentée, que la femme doit être soumise, que la femme aime être violée par un homme dominant et consentant? Cela s’appelle la culture du viol, et c’est de cette culture dont il est aussi question quand une femme dépose plainte et de cette culture aussi dont il est question quand sa plainte n’aboutit pas parce qu’on estime que ce n’est pas si grave d’être contrainte d’être pénétrée ou d’être battue.

Pourtant quand je mets en cause ce genre d’étiquette, on me fait comprendre que je suis un peu coincée, que le sexe c’est comme ça et que c’était juste une blague potache, que je n’ai pas d’humour et qu’il faut que je pense à changer de métier si je ne sais pas rire de cela…
Euhhhh, comment dire…. J’ai 50 ans et j’aimerais qu’on ne m’explique pas ce qu’est le sexe parce que c’est de l’ordre de mon intimité, que la mienne n’est pas la vôtre et vice versa…

Ce qui me gêne vraiment c’est que c’est toujours et uniquement la Femme dont on va se servir pour illustrer ce genre de propos sexuel. Et que c’est presque toujours d’une façon très vulgaire et plutôt ringarde (si si ,c’est très très ringard).

Je n’illustrerai pas mon article avec ce genre d’étiquette, volontairement.

J’ai l’impression aussi que ça va de plus en plus loin, toujours, et que si on ne dit pas STOP, on devrait avoir, sous peu, des QR codes sur les étiquettes qui nous emmèneront vers des sites porno au milieu des vignes, dans les cuves ou que sais je…

Alors même si ces étiquettes semblent plutôt marrantes d’un premier abord, elles peuvent être dangereuses dans le message qu’elles véhiculent.
Le viol n’est pas une pratique sexuelle, c’est un acte violent, un crime puni par la loi.
La fessée est une pratique sexuelle, si elle est consentie par les 2 protagonistes, or bien souvent sur ces étiquettes, on ne perçoit qu’un seul consentement… celui de l’homme.
Et puis l’alcool là au milieu qui sous entend qu’on puisse abuser de quelqu’un qui serait ivre…

J’ai voulu dénoncer ceci sur Facebook, j’ai été bloquée plusieurs jours « pour avoir enfreins les règles de ce réseau social »…
Alors comme une petite fille qui aurait dit un gros mot, on m’a mise au coin, avec interdiction de parler. Avec la menace d’un blocage plus long si je ne respectais pas les règles à nouveau.
Ainsi, petit à petit, on formate notre façon de nous exprimer et de penser avec une liberté de plus en plus restreinte.
Et comme on est tous plus ou moins addicte, on préfère se plier aux règles, plutôt que de se rebeller…

ça fait flipper non?
J’ai pourtant vu passer des vidéos très violentes d’assassinats ou de passages à tabac sur ce réseau. Des photos ou des vidéos à caractères pornographiques. Sans que ça ne les dérange…
Par contre, quand on publie une photo d’une femme qui allaite, ou que l’on dénonce un peu trop violemment le sexisme en citant le mot « couilles », on est immédiatement bloqué…
Je me dis qu’un jour Facebook me rendra un grand service, celui de me bloquer définitivement parce que je n’aurais pas cessé de vouloir m’exprimer.

Souvent je fais un rêve, celui d’un monde où l’on respecterait les femmes, celui d’un monde où l’on ne violerait plus, où l’on n’agresserait plus, celui où l’on ne verrait plus ce genre d’étiquette, parce que l’homme aurait toute sa conscience.
Et puis je me réveille, me lève, je file aux toilettes, j’allume instagram en préparant mon thé et tout me rappelle que ce n’était qu’un rêve.

Je me rappelle aussi cette table ronde « le sexisme dans le monde du vin » lors de l’évènement Womendowine à Paris l’an dernier, que j’avais animé avec Magali et Marie Isabelle et ce sentiment d’effroi qui m’avait envahi après tous les témoignages (et ceux que j’avais eu en privé ensuite…)


J’en ai assez des étiquettes sexistes qui font, au pire l’apologie du viol et au mieux l’instrumentalisation de la femme comme simple objet sexuel.
Qui font passer un message qu’une femme, si elle a bien bu, sera plus facile à prendre ou à claquer. Et qu’on pourra en disposer comme bon nous semble.

Alors comme c’est difficile pour nous, les Femmes, de nous exprimer sur cette question (soit on nous fait taire, soit on nous empêche de parler, soit on n’ose pas l’exprimer…) j’ai décidé de faire parler mon vin, une cuvée précisément, et une étiquette plus particulièrement.

J’ai eu le temps de lancer un post (avant que l’on me bloque la parole!) :


J’ai eu des dizaines de graphistes qui se sont proposés pour me faire le travail. Et je les en remercie!
Ce soir, j’ai discuté longuement avec Silène et c’est elle que j’ai choisit pour travailler sur mon étiquette. Et je sais qu’on fera quelque chose de bien toutes les 2.

Je sais aussi que vous êtes nombreuses à être derrière moi. J’aime vos messages de soutien! On est plus fortes toutes ensemble!

Mon étiquette sera une réponse à ce sexisme imprégné mais je ne la veux pas vulgaire. Je la veux militante, pleine de force, de mot et de courage (celui qui nous manque souvent pour dénoncer ces choses). Je la veux puissante aussi. J’espère qu’elle sera tout cela.

On me dit que je devrais laisser couler, que je vais me mettre des gens à dos, qu’il vaut mieux rester consensuel quand on fait du commerce.
Alors si je ne peux plus vendre du vin, j’irais faire des fromages de chèvres dans le Larzac!
Je me refuse d’être intimidée! Et je me sens envahie d’un courage déraisonné quand il s’agit de défendre la cause des femmes.

J’espère aussi qu’un jour on n’aura plus besoin de se battre pour ces choses là et qu’on ne dira plus à nos filles qu’on a peur pour elles. Dans ce monde là, du vin. Et dans le Monde tout simplement.

Je ne connais qu’un vigneron capable de jouer sur ce registre sans vulgarité et avec beaucoup d’autodérision. Et c’est un des rares à parler de sexualité masculine de façon plutôt objective!!
Et de plus, les vins sont très bons!
Merci Alban Michel !

(qui me dit à l’oreille qu’il aurait voulu faire une étiquette avec sa « bite » mais que l’étiquette était trop grosse » et qu’il pense à faire des mignonnettes!)






Finement con

Finement con

Ce billet est une suite de questionnements. Parce que je ne sais pas vivre (cette crise) sans me poser des questions…
Je n’ai pas les réponses à mes questions. Ou très rarement.
Je ne veux pas paraître donneuse de leçons, parce que j’en ai tellement à recevoir moi même.
J’aimerais réellement qu’on fasse preuve de plus d’humilité, celle ci même qui manque à notre monde en général.
Tout d’abord, Je me suis demandée pourquoi on lui avait donné ce nom à ce virus.
La grippe espagnole ça lui donnait un p’tit côté olé olé de flamenco.
La grippe de Hong Kong, elle nous faisait voyager.
Mais le Covid19, il a l’air directement sorti d’une soucoupe volante rempli d’Aliens venus dans le seul but de nous exterminer…
——-

Voilà qu’on attaquait la 4ème semaine de confinement.
Notre confinement à nous, j’avoue, est un confinement qui n’est pas trop difficile à vivre. On a une grande maison, un grand jardin, la campagne déserte juste là.
De plus, il fait beau, c’est le printemps. La nature, elle n’est pas confinée. Les arbres sont en fleurs, l’herbe est verte est la vigne commence à pousser doucement.
On serait presque heureux.

Très rapidement, quand le confinement s’est mis en place, on nous a annoncé que Pornhub serait gratuit.
Mais???!!!!
Tu flippais depuis des semaines, tu sentais le truc arriver, t’as le nez dans le caca et qu’est ce que t’apprends? Que Pornhub est GRATUIT!
Le covid19 tourne en boucle sur les réseaux sociaux, à la télé, à la radio, dans les conversations. Ils ne savent pas le guérir, on te dit que des milliers de gens vont mourir…

Et Pornhub est gratuit?
« T’as vraiment envie de te branler devant ton ordi entre 2 annonces coronavirus toi? » (la vulgarité est quelquefois utilisée comme effet de style quand il n’y en a pas… de style)
J’avoue, je suis allée voir. Pornhub. Par curiosité, en me disant, que c’était peut être le début de la fin de mes angoisses insoutenables, va savoir.
Et puis non, ça m’a tout simplement mise très en colère. Parce que je sais que les femmes qui sont dans ces chef d’oeuvres pornographiques sont, pour la plupart, violées et que de jouir devant des scènes de viol, ça n’a jamais été mon truc, et ça ne fera pas passer mes angoisses, bien au contraire… ça me donne juste envie de partir en guerre.
Et que si il y a bien une chose dont je suis sure, c’est que Pornhub ne guérira pas du coronavirus.

Peut être avaient-ils l’intention de nous faire sentir moins seuls. C’était finement con.
Ce confinement brutal nous a, en effet, isolé du reste du monde.
Et rapidement, notre regard sur les gens a changé.
Ils nous font peur maintenant.
Et on fait peur aux autres. Je le vois dans leurs yeux et dans les écarts qu’ils font à ma simple vue, quand je sors exceptionnellement faire des courses.
C’est un drôle de climat qui s’est installé très rapidement. A l’ère du réchauffement climatique, on n’est plus chaud du tout, carrément glacé même!

Alors évidemment, comme vous tous, j’en profite pour faire une introspection. Pas celle qui voudrait que je devienne irréprochable. Les gens trop parfaits sont chiants à mourrir!
Je suis parfaitement imparfaite.

Je me suis rendue compte que tout mon travail des 25 dernières années avait été réduit à néant en quelques jours.
Que j’avais uniquement privilégié un réseau de professionnels: les restaurants, les cavistes et l’export.
Et qu’aujourd’hui, il faudrait qu’on ait un réseau de particuliers pour pouvoir vendre quand tout est fermé. Et ce n’est pas le cas.
Alors je me demande comment on sortira de tout ça. Si on pourra économiquement y survivre… Et si j’aurai vraiment envie de repartir au combat, de remettre en question toutes les questions que je me pose encore.

Il devrait être parti en bulles pour fêter la fin du confinement! #HappyBulles2019
Il devrait être parti en bulles pour fêter la fin du confinement! #HappyBulles2019

Je me suis rendue compte, en grande consommatrice que je suis, que ça ne me manquait pas de ne pas consommer.
Que ça ne me manquait pas de sortir.
Et que pour le moment, la plupart des gens ne me manquait pas.
Qu’on a beaucoup de relation. Qu’elles ne sont finalement que  professionnelles. Et quand il n’y a plus de professionnel, il n’y a plus de relation . Ou assez peu.

Que le solitude est peut quelque chose dont on devrait profiter davantage. Parce que la vie qu’on s’inflige nous prive de réflexion. Et qu’en ne réfléchissant plus, on devient des imbéciles.
On fait les choses machinalement en espérant que les autres auront réfléchit pour nous, sauf que les autres sont dans le même processus de vie que nous. Et qu’ils ne réfléchissent pas plus.
Qu’on attend souvent des conseils de gens qui n’en savent pas plus que nous.

Cette crise nous a fait prendre conscience qu’on n’est pas autonome.

Que notre monde accorde de l’importance à des choses qui ne le sont pas.
Qu’on consomme pour consommer.
Qu’on produit pour consommer. De plus en plus vite.
Et pas juste pour en vivre.
Et que quand on arrête de surconsommer, l’économie s’écroule.

Notre agriculture est bien malade. Mais on ne veut pas l’admettre. Elle ne nous nourrit même plus. On est obligé d’importer ce qu’il faut pour manger. Et nos agriculteurs vivent de subventions et non de produire à manger pour des gens autour d’eux.
On est davantage préoccupé par nos prochaines vacances que par ce qu’on va mettre dans nos assiettes.
On est plus enthousiaste à gagner la coupe du monde de foot que de prendre soin de notre alimentation ou de notre système de santé.
On est un pays soit disant développé, et on n’a même pas un masque pour se protéger.
On est dans les rues sans arrêt pour revendiquer  notre liberté d’expression, pour revendiquer le droit de consommer plus. On ne veut rien changer. On veut continuer à bénéficier de tout parce que ça nous ait du. On veut continuer de ne pas payer les choses à leur prix juste.
On veut plus encore en payant moins.
Pourtant on est libre de rien.
On est dépendant des banques, des firmes chimiques souvent, des lobbies en général, de la Chine.
Et cette crise nous l’a bien confirmée.

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Avant Pâques, c’est le moment de pulvériser les vignes avec la décoction de prêle que nous avons aussi dynamisée. En biodynamie, elle va être utile pour lutter contre les maladies cryptogamiques de la vigne.

Quand on a parlé confinement, beaucoup de gens n’ont eu qu’une seule idée en tête. Fuir de chez eux. De leur maison. Comme si ça allait être insupportable de vivre là où ils ont choisit de vivre à l’année…

Je me suis alors demandé pourquoi ils s’infligeaient de vivre dans ses endroits invivables? Les grandes villes seraient-elles devenues invivables? On y travaille juste, mais on n’y vit pas.

Quand j’étais petite, mes parents qui étaient lyonnais ont quitté Lyon parce qu’ils n’envisageaient pas leur vie en appartement, en ville etc etc.

Ils sont arrivés à Vauxrenard, ma mère a rouvert le bistro de ce petit village de 300 habitants et mon père qui était joaillier a installé son atelier dans une chambre de cette grande maison qui était un hôtel avant qu’ils ne l’achètent.
Ils ne savaient pas s’ils pourraient économiquement s’en sortir, la maison était immense et en très mauvais état. Pourtant ils ont quitté Lyon et un plus ou moins confort financier pour poser leur valise ici, dans un village perdu au fin fond du nord du beaujolais, où personne ne les attendait.
Il y a quelques temps, mon père m’a demandé ce que je pensais avec le recul de cette décision un peu folle qu’ils avaient prise à l’époque. Je lui ai répondu que je n’ai jamais pensé que c’était insensé. J’ai été heureuse dans cette vieille maison (j’y ai eu très peur aussi parce qu’elle était hantée!), et que mon père, même s’il avait pu gagné beaucoup d’argent en travaillant pour des belles marques, a vécu sa vie presque comme il le voulait.

J’ai de grandes discussions avec un de mes fils. Qui se questionne beaucoup. J’essaie de faire en sorte qu’il trouve quelques réponses en le guidant de ma petite expérience. En lui faisant se poser d’autres questions, pour avancer.

J’encourage mes enfants à réaliser leur vie. Pour qu’ils n’aient pas de regret.
Qu’ils fassent pendant qu’il est temps. Je ne veux pas qu’ils se mettent des barrières. Je voudrais qu’ils aspirent à des choses simples qui font qu’ils soient heureux. Et la vie se chargera du reste. Les malheurs arrivent, quoi qu’on fasse.
Vivre, c’est le plus important. Parce qu’on a qu’une vie. Et que bien souvent on se la gâche juste par rapport aux regards des autres. Qu’on essai de se prouver des choses et de prouver des choses aux autres qui n’ont pas d’importance. En tout cas, pas d’importance dans le vrai sens d’une vie.

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On envisage tr!s prochainement de cirer nos bouteilles à la vraie cire d’abeille, parce que la cire pleine de chimie qui pue, ça suffit!

L’essentiel, j’en ai la certitude, c’est de réfléchir, de lire, d’échanger, de se construire, de déconstruire quelquefois pour donner un vrai sens à sa vie. Ouvrir une porte quand on est coincé face à un mur. Bousculer le destin. Se donner la chance d’avancer, de progresser.
Mes enfants sont munis de toutes les clés pour avancer. Je suis sure de ça. Alors j’ai au moins confiance en eux. J’ai voulu qu’ils étudient pour qu’ils puissent se poser des questions. Pour qu’ils puissent comprendre ce que je ne comprends pas.
Parce que c’est eux et ceux de leurs âges qui feront avancer le monde. S’ils sont moins cons que nous.
La plupart d’entre nous, de ma génération, est figé dans de vieilles certitudes qui sont dépassés, qui ne servent plus à rien. Je trouve que les gens de mon âge sont poussiéreux.
Peut être le suis je aussi, mais le problème c’est qu’on ne s’en aperçoit pas…
Quand la poussière a envahi nos yeux et nos esprits…

En attendant… Prenez soin de vous.

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Cire d’abeille des ruches de pépé à Vauxrenard

COVID 19, j’ai peur

COVID 19, j’ai peur

Les hypocondriaques souffrent en ce moment…
Je l’ai été beaucoup quand j’étais gamine.
Un peu plus quand je suis devenue maman.
Et puis depuis que mes enfants sont grands et qu’ils pourraient se débrouiller tous seuls, je le suis un peu moins.  J’essaie surtout de relativiser l’hypocondrie qu’ils ont sans doute héritée de moi!
Et puis j’ai fait une analyse pour essayer de soigner mes névroses! Si ça ne les a pas soigner, ça m’a permis de les comprendre un peu et de mieux comprendre celles des autres!
Alors j’essaie de faire en sorte qu’ils comprennent les leurs! Et de ne pas rajouter de l’angoisse où ils en ont déjà! Ou d’en rajouter là où ils n’en avaient pas!
Tout ça n’est pas facile, ça demande une grande maîtrise de soi, que je n’ai pas toujours!

Voilà qu’on est en train de vivre une Pandémie.
Une grippe pas si grave, mais un peu quand même.
Qui sera grave pour les autres mais pas pour nous, si j’ai bien compris.
Celle qui attaque ceux qu’on ne connait pas, les vieux, les déjà bien malades.
Comme si c’était moins grave pour eux. Et que leur vie était moins précieuse que la nôtre.

J’ai bien compris que ne pas la prendre au sérieux, c’était surtout pour se rassurer soi même…
Que la dérision nous empêchait de paniquer.

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Simone et Nicolas

Simone et Nicolas

Et si, à l’occasion de cette Saint Valentin, je vous racontais une histoire?
Celle de Simone et Nicolas.
La plus jolie des histoires d’amour que je connaisse.

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On est en 1944, Nicolas, fils d’immigrés italien, tombe sous le charme de Simone, fille d’épicier… à la sortie de la messe.
Il ne cesse de penser à elle. Ne pense qu’à revenir à Lyon pour la croiser à nouveau
Il entreprend, au bout de quelques semaines, de lui écrire une lettre.
Avant tout, il décide de demander l’avis de Monsieur le Curé, qui, par chance, ne voit pas d’inconvénient à ce qu’il entre en contact avec elle.
Alors il prend son courage à 2 mains et lui écrit la plus jolie lettre d’amour qui soit.

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Féministe mal baisée

Féministe mal baisée

Aujourd’hui, comme hier, le féminisme n’a pas très bonne presse… auprès de la gente masculine et auprès de celles qui ne veulent pas se mettre la gente masculine à dos.
Et j’ai l’impression qu’il n’y a pas de juste milieu.
On l’est à fond, dans la colère et le mépris des hommes ou on ne l’est pas du tout quite à mépriser celles qui le sont.

Nier le féminisme, ça voudrait faire croire que la femme est l’égale de l’homme en ce qui concerne son statut dans les domaine juridiques, politiques et économiques dans la société. Alors qu’elle ne l’est évidemment pas.
Par exemple, le salaire mensuel d’une femme est inférieur de 24% environ à celui d’un homme et cela, juste parce qu’elle est une femme. Je ne parlerai pas des retraites, des tâches ménagères etc etc…
Les femmes sont également en première ligne des violences sexuelles: 149 femmes sont mortes en 2019 sous les coups de leur conjoints ou ex dans l’indifférence totale (seule quelques associations féministes décident de crier leurs noms haut et fort pour qu’elles existent).

Pourtant, quand on aborde le sujet dans nos milieux professionnels, ça ne semble pas être un problème. Pas pour les hommes en tout cas.
« ces bonnes femmes, toujours en train de se plaindre, de revendiquer des trucs à la con, alors qu’elles ne sont pas si mal loti que ça. Qu’elles s’estiment heureuses ».
Quand tu affirmes ton féminisme, tu passes pour une mal baisée.
Et puis comme t’as pas forcément envie d’étaler ta vie sexuelle à chaque revendication :
-« non, mais moi ça va, je jouis, j’aime baiser, tous les jours même! 
-Tous les jours? vraiment?
-Oui oui, je peux revendiquer du coup?… »
Tu te mets un peu en retrait.

Et puis pour pousser cette réflexion philosophique un peu plus loin: derrière chaque femme mal baisée, il y a souvent un homme qui est concerné!
Alors prudence!

Bref, mon interlude sexuel étant terminé, et qui était juste un prétexte pour capter votre attention, je peux continuer.

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La Calendrier de l’Avin, jour 19

La Calendrier de l’Avin, jour 19

Le calendrier de l’Avin, c’est comme celui de l’Avent mais avec du vin dedans!
J’avais envie de reprendre ma plume électronique cette année et d’y participer!
On m’a dit « toi, ce sera le 19 décembre ».

Evidemment, voilà plusieurs jours que je réfléchis parce qu’il y a quelques vins et vigneronnes dont j’aimerais parler. Mais il faut faire un choix, et celui ci se portera sur 2 vigneronnes avec qui j’ai échangé ces derniers jours! (je n’ai pas su les départager)
Parce que, vous le savez comme moi, le vin, au delà d’un brevage, c’est avant tout des histoires d’amitiés et d’échange. Personnellement, je n’arrive pas à l’apprécier si le vigneron est con (et puis là, tout à coup, ça devient masculin !!). Désolée. C’est mon côté pas du tout objectif que j’assume ou pas…!
Et surtout, j’exige que ce soit cultivé en bio, pas comme bio, ni presque bio, mais vraiment bio. Avec le label, les contrôles et les engagements personnels et professionnels qui vont avec.
Vous me direz que c’est très binaire.
Pas tant que ça…

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Du sol au raisin

Du sol au raisin

Le millésime 2019 est en cave. Une partie en est déjà sortie!
Et je vais vous en conter un peu l’histoire!

Ceux qui nous connaissent et qui sont venus au Domaine visiter les vignes, savent qu’un gros travail a été mis en place.

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Fabien, notre agent parisien, s’imprègne de notre savoir faire!

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